Quatre sur les dix premières, cinq sur les quinze meilleures et dix-huit sur les soixante-dix les plus remarquées : la France n'a pas à rougir de la place de ses écoles de management dans le classement 2010 des Business schools européennes établi chaque année par notre confrère le « Financial Times ». Deux tricolores, HEC et l'Insead, occupent même encore les première et troisième marches du podium tandis que l'ESCP accomplit un véritable bond en avant.
Au-delà des débats infinis sur la pertinence des critères qui conduisent à ces résultats, ces scores peuvent être lus de deux manières. La première concerne la communauté éducative. Est validée la stratégie déployée depuis de longues années par ces écoles, qui consiste à renforcer le corps professoral et à proposer de plus en plus de masters, de MBA et de formation continue pour les cadres dirigeants. La seconde lecture devrait, elle, intéresser l'opinion publique dans son ensemble. Le succès d'établissements qui ont réussi à imposer leur marque à l'international est la preuve que, contrairement à une idée encore trop reçue, les Français ne sont pas définitivement brouillés avec l'économie et le commerce ! L'influence des anciens élèves de ces grandes écoles ne cesse d'ailleurs de grandir, comme le montre - un indicateur comme un autre -le nombre de recensions dans le « Who's Who ». Les HEC talonnent désormais les X, derrière, encore, les énarques…, a relevé, il y a peu, le magazine « Challenges ».
Ces résultats suggèrent cependant une autre question. Pourquoi les grandes écoles françaises, de management ou d'ingénieurs, sont si bien notées dans les classements européens, mais se retrouvent en mauvaise posture dès que l'horizon s'élargit ? Le désormais fameux palmarès de Shanghai en est l'illustration la plus connue. La réponse est en réalité multiple. L'importance donnée aux sciences fondamentales, à la présence de Prix Nobel et au nombre d'articles publiés dans les grandes revues joue en défaveur de l'Europe et de la France. Une autre explication avancée est moins convaincante : c'est « l'effet taille », qui conduit Valérie Pécresse, ministre de l'Enseignement supérieur, à demander aux établissements de se regrouper - ce qui est curieux si on constate la notoriété de l'Insead ou de l'ENS Ulm, tous petits. La vérité est aussi que les écoles françaises sont encore des naines sur le plan financier et des moyens qu'elles consacrent aux étudiants par rapport à leurs concurrentes, américaines notamment. Ce n'est, naturellement, pas très politiquement correct de le dire.
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