TOUT EST DIT

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mercredi 29 décembre 2010

2011, année de l'euro

Marche ou crève. » Ce sera le dilemme de notre monnaie unique dans l'année qui vient. Les crises grecque et irlandaise, et les menaces qui pèsent sur l'Espagne, le Portugal et demain l'Italie, décapent cruellement les insuffisances de la construction européenne. L'euro est naturellement à l'épicentre du séisme potentiel. Or les choix les plus cruels suivent toujours les défauts de choix courageux. Nous y sommes. Après une décennie d'approximations et d'indulgences opportunistes, la crise nous fait toucher du doigt le « péché monétaire » commis par les créateurs de l'euro : commencer par réaliser une union monétaire, faute de pouvoir imposer une discipline commune des politiques.

En face, les eurosceptiques ont beau jeu de relever la faute, et les marchés de l'exploiter à leur profit. Les premiers commettent le « péché politique », selon lequel il aurait fallu d'abord réaliser l'union politique avant la monnaie, sachant bien que les gouvernements et les peuples y renâclent. Ce qui est une manière de troquer une crise grecque contre des calendes de même farine. Quant aux marchés, ils se pourlèchent déjà d'un éclatement du système, générateur des désorganisations et des différences qui font toujours les plus juteuses spéculations. Campagne présidentielle aidant, on verra en France l'axe Le Pen-Mélenchon-Dupont-Aignan prospérer sur la dénonciation de l'euro bouc émissaire, sans s'embarrasser de l'après.

Or certains experts, s'autorisant de l'expérience argentine de 2002, ont esquissé son visage en France : une récession de 10 % en trois ans, un chômage de près de 14 %, une déflation salariale, une dette écrasante… On espère que les anti-euro assumeront cette facture au cours de leurs campagnes. Et qu'à Bruxelles, les gouvernements fautifs comprendront que leurs faillites doivent se payer d'abandons de souveraineté. L'euro n'aura-t-il forcé qu'à poser ces questions qu'il aura bien mérité de l'Europe.

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