TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

mercredi 29 décembre 2010

365 jours de prison


Stéphane Taponier et Hervé Ghesquière, enlevés en Afghanistan le 29 décembre 2009, entrent dans leur deuxième année de détention*. 365 jours de prison pour avoir fait leur métier de journalistes… Triste anniversaire, qu’il faut cependant marquer, car le pire serait de les oublier. D’autres otages ont été libérés après de vigoureuses campagnes d’opinion, qui ont eu le mérite de mettre la pression sur des organisations et gouvernements, favorables ou hostiles à la France, qui pouvaient entrer en contact avec les ravisseurs. Florence Aubenas, Christian Chesnot et Georges Malbrunot, également journalistes, détenus en Irak entre 124 et 157 jours, ont tous insisté, après leur libération, sur l’efficacité du « bruit » fait autour des efforts réalisés pour les sauver.


Étonnamment, le soutien à Stéphane et à Hervé a été plus lent à mettre en place que celui qui avait entouré leurs collègues enlevés en Irak. Contrairement à Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy n’a guère misé sur la clameur de l’opinion publique française pour aider à débloquer les pourparlers avec les talibans. Empêtré dans une intervention militaire décidée et dirigée par les États-Unis qui ne laissent aucune initiative à leurs alliés, le gouvernement français ne s’est jamais montré à l’aise avec ce dossier. Le secrétaire général de l’Élysée a commencé par déplorer « l’imprudence » des deux journalistes – comme si un reportage dans un pays en guerre pouvait être « sécurisé » ! – en même temps que les autorités imposaient un black-out sur l’identité des otages. Il a fallu attendre le 12 avril pour que France Télévisions révèle enfin le nom de nos deux confrères, capturés alors depuis plus de trois mois ! Cette discrétion imposée d’en haut n’a servi à rien, pas plus que les paroles apaisantes proférées par les ministres et les généraux qui se relaient en Afghanistan.


Les plus hautes autorités militaires et politiques se disaient confiantes pour une libération des deux otages avant Noël, tout comme elles annoncent, régulièrement, des « progrès sur le terrain » dans la lutte contre les talibans. En Afghanistan, la méthode Coué et la langue de bois tiennent lieu de communication. Ce n’est rassurant ni pour le sort des otages, ni pour l’issue de la guerre.

* N’oublions pas les six autres otages français dans le monde : cinq salariés d’Areva et de Satom au Mali, et un agent de la DGSE en Somalie.

ILS SONT JOURNALISTES, C'EST POUR ÇA QU'IL Y A UN TEL RAFUT ...SINON ILS AURAIENT DEPUIS LONGTEMPS SOMBRÉ DANS 
L'ANONYMAT MÉDIATIQUE 
CQFD

0 commentaires: