TOUT EST DIT

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mercredi 29 décembre 2010

D’un otage à l’autre

Quelle politique adopter face aux preneurs d’otages ? La question s’apparente à celle de la lutte contre le terrorisme et se pose à tous les gouvernements concernés. La froide raison d’État imposerait de ne jamais « traiter » avec les auteurs et les commanditaires d’enlèvements, tout comme on ne négocie pas avec Al-Qaida et ses assassins. Mais quelle démocratie accepterait une telle intransigeance ? La conscience universelle, du moins dans les sociétés policées, exige d’entreprendre l’impossible pour libérer des innocents. Même verser une rançon, quitte à « encourager » ces pratiques inhumaines, même intervenir militairement avec tous les risques que cela comporte…

Les réponses à cette question sont d’autant plus difficiles qu’aucune prise d’otages ne ressemble à une autre. Les raisons politiques invoquées par les ravisseurs, souvent enveloppées dans un fatras pseudo-religieux, ne sont que du vent. Seul l’argent intéresse pour se fournir des armes, pour s’opposer à un autre groupuscule ou pour manifester son autorité sur une région en rébellion contre le pouvoir central - quand il existe. Et tous les moyens sont bons: l’otage est une « marchandise » qui s’échange, se vend ou s’achète au gré des pérégrinations et des palabres. Très souvent, les ravisseurs n’assurent pas la chiourme confiée à d’autres, alors que d’autres encore « négocient » en prétendant - et cela s’est déjà vu - détenir des « prisonniers » qu’ils n’ont pas…

Entrer en contact avec ces groupes politico-mafieux relève déjà de la gageure. À condition aussi de trouver des intermédiaires crédibles, donc rarissimes. Et plus le temps passe, plus les enchères montent…

Ce constat vaut surtout pour l’Afrique saharienne et la Somalie. Les ravisseurs dénoncent leurs vraies motivations en s’attaquant exclusivement aux ressortissants de pays en mesure de payer ou aux employés de sociétés à la trésorerie bien garnie. En sachant aussi profiter de l’apathie des États. Par exemple, malgré les frégates déployées au large des côtes est-africaines, la piraterie continue de plus belle. Mais, depuis des années, aucune action concertée pour éradiquer ce fléau ! Pourtant, les bases du Puntland sont parfaitement connues ! Les armateurs et les gouvernements préfèrent payer. Les « frères de la côte » somalienne le savent. Ceux du delta du Niger aussi. Ceux qui se regroupent sous la bannière de l’AQMI attendent…

En Afghanistan, c’est la guerre qui n’épargne ni les humanitaires ni les journalistes. Dans ces conditions, reprocher à nos deux confrères de France Télévisions leur « imprudence » dans une zone apparemment sous contrôle français - comme ont osé le faire quelques politiciens en janvier dernier - reste aussi scandaleux que le peu d’informations « officielles » données aux familles angoissées.

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