TOUT EST DIT

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samedi 13 novembre 2010

Des signes qui ne trompent pas

Un sommet pour rien ? Une grand messe économique de plus avec son « amen » contrit et soulagé jusqu'à la prochaine ? Pas tout à fait. Séoul incarne, encore timidement certes, un changement.
Il est d'abord technique, puisque les accords « Bâle III » exigeant une meilleure capitalisation des banques pour éviter les krachs sont entérinés. A l'exception, il est vrai, des banques du marché intérieur américain désespérément « accrocs » au tout crédit. Ensuite, le Fonds monétaire international sort considérablement renforcé de ce sommet. Et avec lui son directeur général Strauss-Kahn, dont la stature mondiale pourrait vite faire oublier une aléatoire ambition nationale...
Mais il y a plus important. Depuis Séoul, le gouvernement économique du monde appartient vraiment au G 20, et non plus au G 8 des vieux Etats industrialisés du XXe siècle. Les pays dits émergents, plus la Chine, l'Inde et le Brésil qui ont déjà une belle longueur d'avance, siègent dans la passerelle de commandement. Et font valoir leurs différences. Sans ambages et sans diplomatie...
Le premier à l'avoir appris à ses dépens est Barack Obama. Non seulement le chef de la Maison Blanche n'a guère été écouté mais jamais un président américain n'a été contredit de cette sorte. Jusqu'à essuyer un « Nein » catégorique de la chancelière Merkel et -un comble- jusqu'à devoir subir un cours de stabilité monétaire de la part du Chinois Hu Jintao. Sans oublier les piques des Indonésiens, des Brésiliens et des Indiens...
Il est vrai que donner des leçons passe très mal quand on fait fonctionner la planche à billets pour dévaluer le dollar de fait tout en exigeant des autres qu'ils achètent « américain » et freinent leurs exportations vers les Etats-Unis : un discours impérial d'autrefois devenu maladresse aujourd'hui en faisant oublier, au grand plaisir de Pékin, l'intransigeance chinoise sur le cours du yuan.
Fidèles à eux-mêmes, et les yeux rivés sur la crise irlandaise, les Européens ont parlé rigueur et équilibre. Sans Nicolas Sarkozy, absent des querelles car arrivé tard à Séoul en raison de la commémoration du 11 novembre et par diplomatie. Il préside désormais le G 20 avec pour mission (impossible ?) de remettre de l'ordre dans le système monétaire mondial. Une tâche tellement ardue qu'elle a inspiré une inhabituelle modestie au président de la République lors de sa conférence de presse...


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