69 jours passés sous terre mais le calvaire est enfin terminé ! Les tous premiers mineurs chiliens viennent à peine de revoir le jour que déjà tous les médias de la planète saluent leur retour à la surface. Avant les premières interviews, retour sur le fol épisode traversé par les 33 miraculés et qui pourrait les propulser au statut de héros
Petit à petit les mineurs regagnent la surface, ici la vidéo de la remontée du troisième mineur, Juan Illianes
Les autorités chiliennes avaient d'abord envisagé ne jamais retrouver les 33 mineurs coincés 700m sous terre suite à un éboulement dans la mine de San José. 17 jours après leur disparition le message désormais célèbre "Nous allons bien, les 33, dans le refuge" avait été retrouvé attaché à un tube de forage. Depuis la folie médiatique s'est emparée de l'affaire et chaque jour nous rapprochant de leur délivrance était empreint d'un certain suspense.
Un calvaire de 69 jours
Lorsque les mineurs avaient été localisés – le 22 août, 17 jours après l'éboulement de la mine - les autorités chiliennes avaient estimé qu'il leur faudrait trois à quatre mois pour accéder aux mineurs. Devant la singularité de la catastrophe une équipe de la Nasa, composée de deux médecins, un psychologue et un ingénieur, avait été dépêchée à San José pour partager la "longue expérience de l'isolement" de l'agence avec les secouristes, une aide sollicitée par le Chili. Les 33 - 32 Chiliens et un Bolivien - avaient survécu jusque là en buvant de l'eau de ruissellement et avec deux bouchées de thon en boîte et un demi-verre de lait par 48 heures. Commence alors une phase prudente de réalimentation et de réhydratation et enfin la phase de nutrition proprement dite avait pu être entamée.
Depuis de nombreuses sondes, les palomas (pigeons), ont été envoyées à quelque 700 mètres de profondeur et leur permettent "d'aménager" leur campement de fortune: outre la nourriture, ce sont des lits démontables, une douche de camping, un projecteur vidéo, un appareil MP3 pour écouter de la musique, des livres ou encore des jeux de société auxquels ils ont eu accès. Depuis le 13 septembre, les mineurs ont entamé une préparation physique d'une heure par jour, avec vidéo et entraîneur en surface, pour se mettre en condition en vue de leur sortie. Sur les trois forages destinés à les sauver, celui qu'on appelle le "plan B" a atteint le campement des 33, le 9 octobre dernier, à 622 mètres sous terre.
Propulsés au statut de héros
Pendant ce temps là, à la surface, la vie s'est également organisée autour des foreuses. Certaines familles sont présentes jour et nuit depuis le 5 août et attendent patiemment. Les médias, au nombre de 1.700 selon les dernières estimations, ont littéralement envahi le désert chilien et se disputent les places au plus près du puits. C'est que l'histoire des 33 tient du mythe. A tel point qu'un "média-training" avec un ancien journaliste leur a été dispensé pour les préparer à répondre aux questions "compliquées et indiscrètes". Leur histoire semblerait même intéresser différents réalisateurs puisque d'après France 24 les chaînes américaines HBO et Discovery Channel, ainsi que la britannique Channel 4 auraient déjà courtisé les familles pour réaliser plusieurs documentaires sur la vie des "33". Même le cinéaste chilien Rodrigo Ortuzar est sur place depuis plusieurs semaines. Mais ce qui compte en premier pour les 33 c'est "être d'abord réunis avec leurs familles" malgré la batterie de tests médicaux qu'ils auront à subir.
En savoir plus:
De notre édition de Santiago : Sauvetage -Les journalistes, un mal nécessaire
Article Le Monde: Au Chili, le compte-à-rebours pour la sortie des mineurs a commencé
Article L'Express: Chronologie
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