TOUT EST DIT

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mercredi 20 octobre 2010

Le poids des photos

Comme une impression de déjà-vu. Il n'y a rien de plus radical pour rendre un mouvement impopulaire que les images de voitures qui brûlent, de casseurs cagoulés qui abattent des devantures de magasins et de files de véhicules devant les pompes à essence. La multiplication des incidents fait craindre la propagation de la violence et peut imposer aux syndicats un tournant dans leur stratégie de poursuite du mouvement. Ils vont devoir redéfinir leurs actions, pourtant toujours très populaires et très suivies partout en France et peut-être suspendre les manifestations, au moins jusqu'aux vacances, pour ne pas prendre le risque d'accrochages graves qui retourneraient l'opinion.


Le durcissement sert la cause de ceux qui veulent pousser les feux sur la réforme des retraites et celle de Nicolas Sarkozy qui voit s'éloigner le spectre de la reculade. Le président de la République a d'ailleurs très vite affirmé sa volonté de faire respecter l'ordre public. Politiquement Nicolas Sarkozy n'a plus d'autre issue et il se trouve là sur le seul terrain où il peut encore espérer regagner une partie de la confiance perdue. En attendant et presque à coup sûr le chef de l'État va remporter la bataille de la légalité en faisant adopter sa loi par le parlement.


Ce sera une victoire à la Pyrrhus car le passage en force écorne un peu plus la légitimité de la réforme et les prochaines échéances électorales s'annoncent difficiles pour son camp. La stabilité de son impopularité dans un sondage de ce matin en atteste. Certes Nicolas Sarkozy va réussir à faire la démonstration qu'il est capable de toucher au symbole des 60 ans et de défaire ce que la gauche avait fait. Il redevient ainsi le champion de la droite et peut espérer faire le plein des voix au premier tour de la présidentielle.


Mais Nicolas Sarkozy sait aussi que les insatisfactions se cumulent. Les syndicats ne manqueront plus aucune occasion d'en découdre avec lui et de rappeler que la réforme des retraites n'est que le résultat de la pression des marchés financiers sur la politique de la France. Pour ne pas avoir joué l'ouverture sur la durée des cotisations, le chef de l'État doit s'attendre à ce qu'à nouveau, quand il y aura des grèves, tout le monde s'en aperçoive.


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