TOUT EST DIT

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mercredi 25 août 2010

La valeur ajoutée locale

Ne nous berçons pas d’illusions. Les emplois partis à l’étranger seront peu nombreux à revenir. Les délocalisations ne seront pas effacées par les « relocalisations ». Cependant, on sent comme un petit changement. L’exemple des quelques entreprises qui ont rapatrié leur production en France contribue à faire réfléchir les chefs d’entreprise sur la pertinence des délocalisations. Elles assurent un bénéfice immédiat en faisant baisser les coûts de main-d’œuvre. Mais elles ont aussi de lourds inconvénients : les délais de livraison de ces productions lointaines, la difficulté à s’assurer une bonne qualité de fabrication, les risques de copie par les sous-traitants.

Il semble donc aujourd’hui plus clair à bien des industriels que les transferts de production ne sont pas aussi avantageux qu’il n’y paraît au premier abord. Ils doivent en fait être réservés à deux types de situation. D’une part lorsqu’il s’agit d’objets standards à faible valeur ajoutée (les tee-shirts par exemple). D’autre part, lorsqu’il s’agit de rapprocher la production du lieu de consommation. Une entreprise française vendant beaucoup en Inde aura intérêt à y localiser la production pour être proche des consommateurs.

Un seul facteur pourrait accélérer les phénomènes de relocalisation : l’attitude des consommateurs. S’ils adoptaient dans leurs achats une forme de patriotisme, les fabrications françaises, plus coûteuses mais de meilleure qualité, retrouveraient des atouts. Encore faudrait-il trouver le moyen de garantir à l’acheteur que l’objet acheté est bien produit localement. À cet égard, il y a actuellement des marques françaises prestigieuses qui prennent de gros risques. Elles jouent sur l’image du luxe made in France tout en sous-traitant l’essentiel de la fabrication dans des pays à faible coût de main-d’œuvre, s’assurant ainsi des marges bénéficiaires maximales. Tôt ou tard, cela finira par se savoir et leur fera perdre bien des marchés, en France mais aussi dans le reste du monde.



Guillaume Goubert

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