Une délégation officielle de Bucarest se trouve ce mercredi en France pour aborder l'épineuse question du sort des Roms, alors que la politique française se durcit.
En visite ce mercredi en France, le tout nouveau secrétaire d'Etat roumain chargé du dossier des Roms, Valentin Mocanu, compte bien faire entendre la voix de la Roumanie dans ce dossier. Paris a récemment durci sa politique à l'égard des Roms de Roumanie et de Bulgarie, accélérant le démantèlement de camps illégaux.
Le secrétaire d'Etat français aux Affaires européennes, Pierre Lellouche, se réjouissait de la récente nomination de Mocanu, fin juillet: "On se dirige vers une coopération accrue: il nous fallait un interlocuteur au sein du gouvernement roumain, on l'a désormais." Il avait aussi dit attendre "que la Roumanie mette en place un système d'aide à l'insertion des populations roms en Roumanie". Axe de travail que Paris place comme prioritaire, bien devant l'insertion des populations roms sur le sol français.
Améliorer la coordination Paris-Bucarest
Que répond Bucarest? "L'élément le plus important sur lequel j'insisterai à Paris est la nécessité d'une meilleure coordination de nos politiques", a déclaré Mocanu ce mardi avant de partir en France pour y rencontrer Pierre Lellouche, mais aussi le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, et le ministre de l'Immigration, Eric Besson.
Un chiffre: alors qu'environ 5000 Roms ont été renvoyés dans le cadre des retours dits volontaires entre janvier et fin juillet, des sources gouvernementales roumaines avaient indiqué vendredi qu'elles n'étaient pas, jusqu'à la semaine dernière, informées de ces arrivées par Paris, ce qui compliquait le suivi pour une meilleure intégration de ces populations.
"En Roumanie, nous devrons également mieux coordonner l'action de tous les acteurs impliqués dans le développement et l'application" des politiques d'intégration, ajoute Mocanu. Tout en reconnaissant devoir faire davantage pour améliorer la situation des Roms qui souffrent encore de discrimination dans le domaine du logement et sur le marché du travail, Bucarest a aussi souligné avoir signé 26 projets pour promouvoir leur intégration, avec l'aide de l'Europe, pour un montant de 84 millions d'euros.
Selon des estimations officielles, plus de 2 millions de Roumains, Roms et non Roms, ont émigré à l'étranger, la plupart en Espagne et en Italie. Interrogé sur les raisons qui poussent une partie des Roms de son pays (entre 530 000 et 2,5 millions de personnes) à émigrer vers la France, Mocanu a évoqué la crise économique qui frappe durement la Roumanie.
Ce que les Roms de Roumanie fuient
"Bien sûr, une partie d'entre eux partent pour des raisons économiques. La crise économique a accentué les problèmes auxquels nous sommes confrontés, dont le fléau de la pauvreté. Evidemment, en Roumanie, ce fléau se manifeste de manière plus accentuée chez certaines communautés".
La Roumanie a en effet été frappée de plein fouet par la crise mondiale et a vu son économie se contracter de plus de 7% en 2009. 2010 devrait encore être marquée par une récession et Bucarest a dû prendre des mesures d'économies drastiques, dont une baisse de 25% des salaires du secteur public, afin d'obtenir une aide cruciale du Fonds monétaire international.
L'EUROPE N'EST PAS LÀ POUR ÇA, UN PEUPLE SE DOIT À SA DÉTERMINATION.
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire