TOUT EST DIT

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mardi 15 juin 2010

Réforme des retraites : le coup d’épée dans l’eau de Force ouvrière

Jean-Claude Mailly, le secrétaire général de Force ouvrière, a manqué son pari. En faisant cavalier seul pour une journée de grève interprofessionnelle, mardi 15 juin, contre la réforme des retraites, FO a fait la démonstration qu'elle était dans l'incapacité, alors que son nombre d'adhérents est estimé à 300 000, de mobiliser en solitaire. Sa "grève franche" est passée quasiment inaperçue.
A l'exception de Marseille, où les employés municipaux de la ville constituent le premier syndicat de FO, qui a connu des perturbations dans les tunnels routiers, aggravées par de mauvaises conditions climatiques, et les cantines scolaires, les perturbations ont été extrémement limitées ou inexistantes. Les transports n'ont pas été affectés, sauf à Toulon, FO admettant un "suivi proche de zéro" à la RATP. Même chez Airbus, à Toulouse, où FO est le premier syndicat, il n'y a pas eu d'impact.

FO se console en estimant que sa manifestation parisienne – 23 000 manifestants selon la police, plus de 70 000 selon les syndicats – a été, selon la formule de M. Mailly "un succès". "Nous avons mobilisé au-delà de nos rangs", n'a pas hésité à assurer le leader de FO. Mais le "succès" est là aussi plus que relatif.

Le défilé a été visible, quatre heures durant, mais pas massif. Et il s'agissait d'une manifestation nationale, pour laquelle la centrale avait affrêté des cars et des trains spéciaux, en profitant au passage qu'à la SNCF, où le syndicat n'est plus représentatif, le trafic était normal.

Décidé vaille que vaille à empêcher ce qu'il appelle "un projet injuste et inacceptable, dangereux et inefficace socialement " - "les retraites, a-t-il dit, c'est la mère des revendications, car le gouvernement en a fait la mère des contre-réformes" - , M. Mailly s'est enhardi, dans son discours place de la Nation, à trouver des actions obamiens : "Oui, une grève est nécessaire, ‘'grève we can'', mes chers camarades". Mais au final l'action de FO est un coup d'épée dans l'eau, guère susceptible d'impressionner le gouvernement…

FIN DE NON RECEVOIR DES AUTRES SYNDICATS

C'est le 7 avril que M. Mailly a relancé son idée, dans un courrier adressé aux sept autres organisations de l'Intersyndicale, dont elle boudait déjà les réunions, d'un "appel commun à 24 heures de grève interprofessionnelle, au moment opportun". "Une telle situation, expliquait-il, placerait le gouvernement dans une situation délicate : ne pas répondre aux attentes alors que le pays aurait été ‘'bloqué'' pendant 24 heures serait, pour lui, un risque important ".

Cette proposition avait été accueillie par une fin de non recevoir des autres syndicats, la CGT maniant l'ironie et Solidaires, pourtant favorable à un "mouvement de grève interprofessionnel reconductible", lui reprochant de "boycotter les intersyndicales". Qu'importe, FO qui a boudé les journées de mobilisation intersyndicale du 23 mars, du 1er mai et du 27 mai, décidait, suite à une décision votée à l'unanimité par son comité confédéral national, de se lancer seule dans une grève interprofessionnelle le 15 juin.

Ce coup d'épée dans l'eau peut toutefois permettre à M. Mailly de se libérer de la pression de ses militants trotskystes qui le poussaient depuis un an à se lancer dans une "grève franche". Démonstration est faite qu'une telle action, si tant est que les conditions de mobilisation soient réunies, ne peut être menée que dans un cadre unitaire.

FO va-t-elle rejoindre maintenant les six syndicats – CGT, CFDT, CFTC, FSU, Solidaires, Unsa – qui organisent une journée de grèves et de manifestations, à laquelle elle a refusé de s'associer, le 24 juin ? Une telle hypothèse n'est pas exclue. Elle permettrait à FO de rejoindre le giron syndical et de préparer la vraie bataille contre la réforme des retraites de Nicolas Sarkozy qui, pour la plupart des syndicats, se jouera à l'automne. Toutes les organisations demanderont alors le retrait du projet.

Michel Noblecourt


RÉTROGRADE, SEUL MOT POUR QUALIFIER LA MENTALITÉ DE CE SYNDICALISME PRIMAIRE, SANS PERSPECTIVE ARC-BOUTÉ SUR DES CERTITUDES D'UN AUTRE ÂGE. AVEC DES MENTALITÉS COMME CELLES-LÂ, LA FRANCE EST VRAIMENT DANS LA MERDE.

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