es dirigeants européens ont vertement critiqué la décision de l'agence de notation Moody's d'abaisser la note de la dette souveraine de la Grèce, mardi 15 juin. "Cette décision de Moody's arrive à un moment assez étonnant et malheureux suite à l'accord conclu sur un programme d'ajustement macro-économique entre la Grèce, la Commission, la Banque centrale européenne et le FMI", a déclaré le commissaire européen aux affaires économiques, Olli Rehn, à Strasbourg. Moody's a toutefois persisté dans sa voie, en annonçant mardi avoir dégradé la note des principales banques grecques.
"Les mesures adoptées par le gouvernement grec traduisent bien son engagement à réformer son système statistique, stabiliser ses finances publiques et restaurer une croissance économique durable et à long terme", a poursuivi Olli Rehn lors d'un débat devant le Parlement européen. Selon lui, "la décision de Moody's ne correspond pas du tout au rendement des obligations grecques et aux différentes conséquences négatives qui se sont considérablement réduites depuis l'adoption de ce programme".
Peu après, le président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, a également parlé d'un geste "irrationnel", estimant que les marchés financiers s'apercevraient "dans quelques mois qu'ils ont eu tort". "Je ne comprends pas pourquoi cette nouvelle dégradation est intervenue", a déclaré M. Juncker à quelques journalistes après un séminaire sur l'Europe à Oslo. "Ces abaissements de note ne sont pas, dans chaque cas, compréhensibles et rationnels", a-t-il affirmé lors de son intervention.
DÉBAT SUR LES AGENCES DE NOTATION
M. Juncker a aussi souligné la difficulté de trouver "le juste équilibre" entre la lutte contre l'envolée de la dette publique et la nécessité de soutenir la reprise de la croissance. "Nos fondamentaux sont en fait bien meilleurs que ceux des Etats-Unis et du Japon", a-t-il dit, en soulignant que le taux d'endettement et les déficits publics en Europe était moins élevé que dans ces deux pays. "Mais nous sommes la cible des marchés financiers parce que nous avons été incapables de (...) réduire les déséquilibres" entre pays européens, au sein desquels l'état des finances nationales est très variable, a-t-il estimé.
En abaissant la note de la Grèce de quatre crans (de"A3" à "Ba1"), Moody's a relégué le pays dans la catégorie spéculative pour un risque de non-remboursement de sa dette publique. L'agence de notation s'était notamment justifiée en arguant des risques liés au mécanisme de soutien apporté à Athènes par la zone euro et le Fonds monétaire international (FMI). Athènes avait jugé cette sanction sans fondement. La Grèce a déjà subi des baisses de notation par les deux autres agences. Elle est notée BB+ par Standard and Poor's, qui la range également dans la catégorie des investissements spéculatifs, et BBB- par Fitch.
Olli Rehn, qui a précisé qu'il s'était entretenu de ce sujet avec le président de la Commission, José Manuel Barroso, et avec le commissaire au marché intérieur, Michel Barnier, a estimé que la décision de Moody's "relance le débat sur la question des agences de notation. (...) La commission va se pencher sur la question du niveau de concurrence dans ce secteur où il y a une très forte concentration. Nous allons également réfléchir à la transparence en matière de méthodes et à la question de conflits d'intérêt", a-t-il assuré.
mardi 15 juin 2010
Les dirigeants européens critiquent l'agence de notation Moody's
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