TOUT EST DIT

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mardi 15 juin 2010

Europe, régulation financière : Sarkozy et Merkel décident d'agir en commun

Nicolas Sarkozy et Angela Merkel réclament ensemble au G20 des mesures plus ambitieuses d'encadrement des marchés. Sur la gouvernance de l'Union européenne, Paris soutient Berlin sur de nouvelles sanctions pour les pays laxistes mais n'obtient pas de nouvelle structure formelle pour le pilotage de la zone euro.
Une semaine après leur rendez-vous manqué du 7 juin, le président Sarkozy et la Chancelière Merkel ont voulu démontrer, à Berlin, leur capacité à agir de concert, à la fois pour réclamer un encadrement plus fort des marchés financiers et pour améliorer la gouvernance de l'Union euiropéenne.

A deux semaines du sommet des Chefs d'Etat et de gouvernement du G20 de Toronto, les deux dirigeants ont indiqué leur intention d'adresser au premier ministre canadien, Stephen Harper, pour lui demander, selon les mots de Nicolas Sarkozy, «d'être plus ambitieux sur la régulation financière». Paris et Berlin demanderont l'instauration d'une taxe sur les transactions financières et d'une taxe bancaire, «que la France et l'Allemagne appliqueront de la même manière», a souligné le Président.

Alors que Paris et Berlin s'opposaient jusqu'ici sur la gouvernance de l'Union européenne, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont par ailleurs annoncé l'envoi d'une lettre commune à Herman Van Rompuy, le président du Conseil européen, qui dirige actuellement un groupe de travail sur le sujet. Ils lui demanderont de prévoir de nouvelles sanctions pour les Etats laxistes en matière de finances publiques, à qui leurs droits de vote pourront être retirés provisoirement. Un sujet auquel tenait Angela Merkel. Faudra-t-il pour cela modifier les traités européens ? Selon le Président français, les juristes ne sont pas unanimes. Mais si des modifications sont nécessaires, alors Paris et Berlin sont prêts à les introduire.

Sur la question de la coordination des politiques économiques des pays de la zone euro, Paris et Berlin ont décidé d'en rester à un niveau informel : les dirigeants des seize pays qui partagent la monnaie unique pourront se rencontrer, an cas de besoin, de manière pragmatique. Nicolas Sarkozy a insisté sur la nécessité d'avoir une Europe «réactive, au besoin pro-active même, capable de répondre à des marchés qui eux réagissent au millionième de sonde». Paris à l'origine souhaitait une structure plus formelle. Hier matin encore, dans la «Süddeutsche Zeitung», la ministre de l'Economie, Christine Lagarde expliquait : «nous devons réfléchir sérieusement à la nécessité d'un gouvernement économique qui aurait une réelle fonction de pilotage et ne soit pas seulement un contrôleur des banques et des marchés, mais un exécutif efficace et coordinateur». Mais Angela Merkel craignait que cela n'affecte l'indépendance de la Banque Centrale Européenne, un sujet très sensible outre-Rhin. Elle voulait en outre éviter de créer une Europe à deux vitesses.

Alors que les rumeurs se multiplient sur un prochain appel à l'aide financière de l'Espagne, Angela Merkel a simplement rappelé que «les Européens ont mis en place un mécanisme de soutien dont les conditions de déclenchement sont très claires». Plus tôt, un porte-parole de la Commission européenne avait indiqué qu'«il n'y a pas de plan pour fournir une aide financière à quelque Etat-membre que ce soit». Le porte-parole du ministre allemand des Finances, a lui rappelé que pour activer le mécanisme d'aides, «il faut qu'un pays ait des difficultés de paiement et qu'il y ait danger pour la stabilité de l'ensemble de la zone euro. A l'heure actuelle, il est évident que ces conditions ne sont pas réunies».

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