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dimanche 6 juin 2010

Merkel-Sarkozy : le couple désuni se retrouve à Berlin

Alors que les relations France-Allemagne sont loin d'être au beau fixe et que les rapports personnels entre leurs dirigeants sont détestables, Nicolas Sarkozy se retrouve ce lundi à Berlin pour une réunion suivie d'un dîner de travail.
Alors que la chancelière Angela Merkel reçoit ce lundi Nicolas Sarkozy à Berlin, pour une réunion suivie d'un dîner de travail, les analystes sont unanimes : jamais les relations franco-allemandes n'ont été aussi mauvaises. Angela Merkel a été accusée par ses partenaires européens d'avoir retardé le plan d'aide à la Grèce, ce qui in fine risque de coûter plus cher. Et elle passe pour avoir lutté contre le plan de sauvetage de la zone euro, que Nicolas Sarkozy aurait verrouillé avec Bruxelles, ce qui lui permettait de dire qu'il est "à 95% français". La déclaration a fait grincer des dents à Berlin. Les deux dirigeants s'opposent notamment sur la coordination des politiques économiques européennes, qui doit être au menu de leur entretien lundi.
"Les vieux contentieux concernant la coordination économique sont à nouveau là, mais les enjeux sont cette fois-ci énormes" pour l'Europe, analyse Frank Baasner, directeur de l'institut franco-allemand de Ludwigsburg. Et ces différences de philosophie économique et politique sont exacerbées par la médiocrité des relations personnelles des dirigeants et des hauts fonctionnaires. "Dans ce gouvernement, on peut en toute impunité tenir des propos antifrançais", déclarait il y a peu un responsable du parti conservateur de Angela Merkel à Wirtschaftswoche. Selon cet hebdomadaire économique, la chancelière "fait rire ses amis en singeant le petit Français". "Il y a des tensions terribles. Merkel et Sarkozy s'agacent terriblement", assure Claire Demesmay, de la Société allemande de politique étrangère. Pour ne rien arranger, tous deux ont des problèmes intérieurs. Nicolas Sarkozy est en berne dans les sondages, à deux ans de la fin de son mandat. Mais la cote d'Angela Merkel chute également, notamment parce que son électorat a le sentiment de payer pour "les mauvais élèves" de l'Europe. Elle a subi un revers lors d'un scrutin régional en mai, et doit en affronter six autres l'an prochain.

"Cet antagonisme a déjà été productif"

"De nombreux observateurs ont l'impression que les dirigeants de ce pays, à cause de contraintes de politique intérieure, ne sont pas à la hauteur de leurs responsabilités internationales", assène Frank Baasner. "Merkel a déjà perdu tout pouvoir politique. L'Allemagne n'est pas en bonne posture" pour adopter des positions courageuses, selon Ulrike Guérot, directrice de l'antenne berlinoise du Conseil européen sur les relations étrangères (ECFR). Et alors que les tabloïds, mais aussi des journaux "sérieux", faisaient assaut de populisme contre la Grèce ou la monnaie unique, "les responsables politiques allemands n'ont pas expliqué à l'opinion publique que l'euro était notre force", souligne Claire Demesmay.

"On a tellement laissé traîner que la vox populi est devenue une force majeure", renchérit Ulrike Guérot. Et pourtant, "c'est plutôt positif que cela marche mal en ce moment. On était un peu trop dans la symbolique, il va falloir trouver des solutions concrètes", juge-t-elle. Le président Jacques "Chirac et (le chancelier Gerhard) Schröder s'entendaient très bien, cela n'a pas forcément bénéficié à l'Europe". "Cet antagonisme a déjà été productif", note pour sa part Claire Demesmay, estimant que dans le cas de la Grèce, il y a eu compromis entre l'aide voulue par la France et la rigueur imposée par l'Allemagne.

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