TOUT EST DIT

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dimanche 6 juin 2010

PS: La rédemption par le peuple

Le candidat socialiste en 2012 sera désigné par les électeurs, dans des primaires à l’automne 2011. De quoi créer un élan décisif?
C'est un rêve des amis de Dominique Strauss-Kahn. A la fin du mois de juin 2011, au sortir du G8, DSK annoncera sa candidature aux primaires socialistes et renoncera à ses fonctions au FMI, avant d’être désigné champion des socialistes, l’automne suivant, par quelques millions d’électeurs: le premier sacre populaire avant le combat suprême. D’autres rêves concurrents se promènent au PS, dans l’entourage de Martine Aubry – la patronne, ayant rétabli le parti, se verrait confirmée par les masses – ou chez d’autres socialistes, moins favorisés des sondages, Hollande, Moscovici ou Valls: "Contrairement à ce que disent les observateurs, il peut y avoir des surprises dans de vraies primaires", dit ce dernier.

Entre ces rêves, un point commun. Contrairement à leurs prédécesseurs, les ambitieux socialistes ne penseront plus "fédérations", "sections" ou "courants", mais s’en iront chercher directement l’opinion publique et les vrais électeurs! Le candidat socialiste en 2012 sera désigné par les électeurs eux-mêmes et non plus par les militants. C’est une révolution en marche que seul son instigateur, Arnaud Montebourg, revendique pour le moment haut et fort.
43% des électeurs seraient prêts à aller aux urnes

Mardi, un texte définitif sera adopté par le conseil national – le parlement du parti. Mais le principe est acté, et les grandes lignes (lire ci-contre) sont connues. L’idée des primaires a d’abord été portée par des éléments marginaux du PS – quadras ambitieux ou un think tank comme Terra Nova. Conçue comme une réponse aux blocages structurels du parti, elle s’est imposée comme une marque de rénovation pour Martine Aubry. Plus facile à faire passer dans un parti de grands élus locaux que le non-cumul des mandats, la primaire ouverte veut conjurer les affrontements fratricides en en appelant au peuple.

La crainte de ne pas intéresser les électeurs s’est dissipée après le succès de la votation citoyenne contre la privatisation de la Poste. Le besoin de politique du peuple de gauche devrait converger en direction des primaires du PS. Un premier sondage, cette semaine, réalisé par l’institut CSA pour La Chaîne parlementaire et Le Parisien-Aujourd’hui en France, indique que 43% des électeurs seraient prêts à aller aux urnes pour ces primaires, dont 19 % se disant "sûrs"; les socialistes, eux, se contenteraient de 2 millions d’électeurs.

De quoi affirmer un avantage sur les partis amis rivaux: pour l’instant, les écologistes refusent de faire de ces primaires un test pour toute la gauche. L’aventure des primaires tient de la rédemption collective. Mais elle n’est pas complètement déconnectée des vieilles rivalités. Les amis de Strauss-Kahn ont insisté pour que la date des primaires ne soit pas trop avancée, ce qui aurait empêché leur champion d’y participer, pris par ses tâches au FMI. Les petits candidats dénoncent des arrangements supposés entre les grands – Royal, Aubry, DSK – qui transformeraient les primaires en plébiscite. On ne guérit pas facilement de la Ve République.

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