L’annonce vendredi soir d’un remaniement gouvernemental n’a pas calmé la rue égyptienne. Samedi matin, plusieurs milliers de manifestants se sont rassemblés dans le centre du Caire, la capitale. Hosni Moubarak a réagi en nommant un vice-président.
Le président américain Barack Obama a réuni samedi son conseil à la sécurité nationale pour faire le point sur la situation en Egypte et exhorté à nouveau le pouvoir à mettre en oeuvre des réformes et à faire preuve de retenue envers les manifestants, a annoncé la Maison Blanche. Outre le président américain, la réunion d'une heure a rassemblé le vice-président Joe Biden, le conseiller pour la sécurité nationale de Barack Obama, Tom Donilon, et de hauts responsables chargés de questions de sécurité et d'affaires étrangères, a précisé la Maison Blanche dans un communiqué. "Le président a été informé des derniers évolutions de la situation en Egypte", a ajouté la Maison Blanche. Barack Obama a réitéré "l'opposition des Etats-Unis à la violence" et a renouvelé son appel "à la retenue, à soutenir les droits universels, et à soutenir des mesures concrètes qui feront avancer les réformes politiques en Egypte", a dit la présidence américaine.
21h28: Au moins 92 morts en cinq jours
La secrétaire d'Etat à la Jeunesse, Jeannette Bougrab, a estimé samedi qu'il fallait qu'Hosni Moubarak "parte", évoquant l'"usure" du président égyptien, confronté à d'importantes manifestations de rue, violemment réprimées par son régime. Jeannette Bougrab, docteur en droit public et fille de harki, est le premier membre du gouvernement français à souhaiter publiquement le départ du président égyptien. "Je crois qu'il faut que le président Moubarak parte, je crois qu'après 30 ans de pouvoir il y a quand même une forme d'usure et que la transition démocratique doit aussi toucher l'Egypte", a déclaré Jeannette Bougrab, interrogée par France Info depuis le Forum économique mondial de Davos, en Suisse.
Le président français, la chancelière allemande et le Premier ministre britannique ont publié samedi une déclaration conjointe dans laquelle ils se disent "vivement préoccupés par les événements" en Egypte et appellent le président Hosni Moubarak à éviter le recours à la violence et à engager un processus de changement. "Nous appelons le président Moubarak à éviter à tout prix l'usage de la violence contre des civils sans armes et appelons les manifestants à exercer leur droit pacifiquement", dit la déclaration de Nicolas Sarkozy, Angela Merkel et David Cameron. Ils jugent "essentiel" la mise en oeuvre des "réformes politiques, économiques et sociales" promises par Moubarak.
Au moins 73 personnes ont été tuées et des milliers blessées vendredi et samedi lors des heurts entre les manifestants et la police en Egypte, en proie à une contestation sans précédent contre le président Hosni Moubarak, selon des sources médicales.
19h26: Moubarak doit partir sans délai (ElBaradei)
La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton et les principaux responsables de l'administration Obama ont tenu une réunion de deux heures samedi à la Maison Blanche sur la crise politique en Egypte, a-t-on appris auprès d'un responsable sous le couvert de l'anonymat. Le président Barack Obama n'a pas pris part à la réunion mais devait être tenu informé par ses conseillers sur les derniers développements survenus en Egypte plus tard dans la journée, selon cette source. Outre Mme Clinton, le conseiller du président américain pour l'antiterrorisme John Brennan, le directeur du renseignement américain James Clapper et le patron de la CIA Leon Panetta ont participé à la réunion tenue sous l'égide du conseiller à la Sécurité nationale Tom Donilon. L'ambassadeur américain en Egypte Margaret Scobey et le vice-président américain Joe Biden ont également participé à cette réunion par liaison vidéo, selon ce responsable. Barack Obama a réclamé vendredi l'arrêt des violences et des réformes "concrètes" de la part du président Hosni Moubarak, principal allié des Etats-Unis dans le monde arabe
François Hollande, ancien Premier secrétaire du PS, a affirmé samedi à Paris à propos des événements en Egypte que "la France doit parler" et "rappeler" que la démocratie est une "valeur universelle". "Je soutiens la démocratie. Il y a une exaspération du peuple égyptien, celle du peuple tunisien, par rapport à un pouvoir qui n'organise pas d'élections dans des bonnes conditions, ne fait pas en sorte de respecter ses promesses et bloque le système", a-t-il indiqué à la presse en marge d'une réunion de son association Répondre à gauche. "La démocratie, ce n'est pas une valeur européenne, pas une valeur pour peuples de pays développés, c'est une valeur universelle", a fait valoir le député de Corrèze.
Plusieurs centaines de personnes, environ 700 selon la police, ont bruyamment manifesté samedi après-midi devant l'ambassade d'Egypte à Paris pour réclamer l'instauration de la démocratie dans ce pays et le départ du président Hosni Moubarak. "Egypte, Egypte, vive l'Egypte!", "Moubarak assassin!" ou encore "Moubarak dégage", scandait en arabe ou en français la foule, contenue par des gendarmes mobiles à moins d'une centaine de mètres de l'ambassade égyptienne, située avenue d'Iena (XVIe arrondissement). Appelés à ce rassemblement par des messages de plusieurs associations diffusés notamment par le réseau social Facebook, les manifestants, hommes et femmes, parfois accompagnés d'enfants, agitaient des drapeaux égyptiens et des pancartes hostiles au régime Moubarak.
17h45: "Pas d'élections anticipées"
Le ministre de l'Aviation, le général Ahmad Chafic, a été chargé samedi de former le gouvernement en Egypte par un décret du président Hosni Moubarak, succédant à Ahmad Nazif, a annoncé la télévision d'Etat.
Le ministre allemand des Affaires étrangères Guido Westerwelle a appelé samedi "les responsables en Egypte et les forces de sécurité" à renoncer à la violence contre "les manifestations pacifiques", selon un communiqué de son ministère.
Des pillards se sont introduits vendredi soir dans l'enceinte du Musée du Caire, qui regorge de trésors de l'Antiquité égyptienne, et ont détruit deux momies, a annoncé Zahi Hawass, président du Conseil des antiquités égyptiennes. "J'ai ressenti une profonde tristesse quand je suis arrivé ce matin (samedi) au Musée égyptien et découvert qu'on avait tenté de le dévaliser de force la nuit dernière", a-t-il dit à la télévision. Le chef des Antiquités égyptiennes a précisé que des civils aidés par des agents de la police touristique avaient stoppé les pilleurs. "Mais certains ont réussi à entrer et ont détruit deux des momies", a-t-il ajouté. Le musée du Caire, qui abrite des dizaines de milliers d'objets dont le trésor du pharaon Toutankhamon, renferme l'une des plus importantes collections d'antiquités égyptiennes au monde.
e chef du Renseignement égyptien, Omar Souleimane, a prêté serment samedi en tant que vice-président, premier poste du genre depuis que le président Hosni Moubarak a pris le pouvoir en 1981, ont rapporté les médias officiels. Réputé intègre, le chef du renseignement, régulièrement cité parmi les candidats potentiels à la succession du raïs égyptien, est un proche allié de Moubarak. Il s'est illustré par ses efforts de médiation au Proche-Orient, recherchant notamment à faciliter le dialogue interpalestinien entre le Fatah et les islamistes du Hamas.
Trois personnes ont été tuées et plusieurs dizaines blessées samedi alors que des dizaines de milliers de manifestants ont bravé le couvre-feu dans le centre du Caire, a-t-on appris auprès des secouristes sur place. Vendredi, il y a eu 38 morts selon un dernier bilan.
Le président égyptien Hosni Moubarak tenait samedi en fin d'après-midi "une réunion politique importante" au siège de la présidence, a annoncé la télévision d'Etat.
16h04: "Va-t-en Moubarak"
"Nous espérons (...) que le gouvernement Français saura cette fois-ci prendre la mesure du réveil de la rue arabe et du mal-être en particulier des plus jeunes générations frappées de plein fouet par le chômage, la crise économique et l’augmentation des prix", déclare Yann Wehrling, porte-parole du Mouvement démocrate dans un communiqué.
"Le président Moubarak a évoqué hier soir (vendredi) son engagement à prendre de nouvelles mesures envers plus de démocratie et de liberté pour les citoyens. Nous l'appelons dorénavant à écouter de manière urgente les aspirations de la population égyptienne", a déclaré William Hague, chef de la diplomatie britannique.
14h56: Pour François Fillon, "c'est le peuple égyptien qui décide"
Un millier de manifestants tentaient samedi en début d'après-midi de prendre d'assaut le ministère de l'intérieur au Caire. La police a ouvert le feu.
"Aucun Arabe, aucun musulman ne peut tolérer la moindre ingérence dans la sécurité et la stabilité de l'Egypte arabe et musulmane de la part de ceux qui ont infiltré le peuple au nom de la liberté d'expression, qu'ils exploitent pour instiller leur haine destructrice", a déclaré le roi Abdallah, cité par l'agence officielle saoudienne.
Dans un communiqué, la principale force d'opposition égyptienne, les Frères musulmans, ont appelé samedi à une passation pacifique du pouvoir.
Sur son site internet, le ministère français des Affaires étrangères recommande aux Français de "différer tout voyage" non urgent vers l'Egypte. "Il est conseillé de différer tout voyage qui n’aurait pas un caractère d’urgence" vers l'Egypte, souligne la rubrique Conseils aux voyageurs du site du Quai d'Orsay.
Environ 70 responsables islamiques et syndicalistes se sont rassemblés samedi devant l'ambassade d'Egypte à Amman pour exprimer leur "soutien au peuple égyptien dans sa révolution contre le dictateur Moubarak". "Moubarak tu es un traître et un agent américain", scandaient les participants. "Hosni Moubarak, l'Arabie Saoudite t'attend", disaient-ils, en référence à l'asile accordé par l'Arabie saoudite au président tunisien déchu Zine El Abidine Ben Ali.
Le couvre-feu décrété vendredi soir a été étendu samedi, d'après la télévision d'Etat. Il concerne toujours les trois grandes villes du Caire, Alexandrie et Suez, mais il entre désormais en vigueur à 16 heures (14 heures GMT) jusqu'à 8 heures le lendemain, au lieu de 18 heures à 7 heures.
Herman Van Rompuy, le président de l'Union européenne, a appelé samedi à "l'arrêt de la violence pour stopper les effusions de sang" en Egypte, où se déroulent des manifestations antigouvernementales depuis mardi. Le dirigeant européen a également appelé à "la libération de tous ceux qui ont été arrêtés ou sont assignés à résidence pour des raisons politiques, y compris les personnalités politiques, et à la mise en route du nécessaire processus de réforme". Herman Van Rompuy dit également "sincèrement espérer que les promesses d'ouverture du président Moubarak vont se traduire en actions concrètes".
Le siège de la Sûreté de l'Etat de la ville égyptienne de Rafah, à la frontière avec la bande de Gaza, a été attaqué samedi lors d'accrochages entre manifestants et policiers qui ont fait trois morts dans les rangs de la police, selon des témoins.
12h10: Le gouvernement égyptien a démissionné
La police a affronté des milliers de manifestants samedi à Alexandrie en Egypte. Des balles réelles ont été tirées sur la foule.
"La répression a provoqué la mort de près de 30 personnes en quelques heures. Une foule immense de jeunes et de citoyens en colère exige le départ du président Moubarak. Les autorités françaises se contentent d'en appeler au dialogue avec des déclarations lénifiantes traduisant le soutien sans réserve ni critique qu'elles ont toujours apporté a ce régime policier sclérosé, corrompu et violent", déclare samedi le Parti communiste français dans un communiqué.
Une source hospitalière révèle samedi que trente cadavres ont été amenés vendredi à l'hôpital El Damardach du Caire entre 13 heures et 23 heures, heures durant lesquelles se sont déroulées les manifestations hostiles au président Hosni Moubarak. Deux enfants âgés de 4 et 7 ans figurent parmi les victimes.
11h12: Pour ElBaradei, Moubarak "doit partir"
"Les forces armées invitent les citoyens à ne pas se réunir et à respecter le couvre-feu", a rapporté la télévision publique égyptienne samedi, ajoutant que les contrevenants encouraient des "procédures judiciaires".
Selon des témoins, la grande ville d'Ismaïliya, sur le canal de Suez, est le théâtre samedi d'affrontements violents entre les forces de l'ordre et des milliers de manifestants.
Un supermarché du groupe français Carrefour a été pillé à la périphérie du Caire, la capitale égyptienne. Selon des témoins, des dizaines de personnes se sont enfuies avec des objets dérobés dans le magasin. Ce supermarché est situé dans un centre commercial où sont aussi installés des commerces occidentaux.
Lors du conseil des ministres prévu samedi dès 10 heures, le gouvernement égyptien va présenter officiellement sa démission. Un nouveau cabinet sera formé très rapidement. "Le président annoncera le nom du prochain Premier ministre. D'après ce que j'ai compris de ce qu'a dit le président, le gouvernement devrait être formé très rapidement aujourd'hui", a déclaré Magdy Rady, porte-parole du gouvernement. Le président Hosni Moubarak a annoncé vendredi soir qu'il avait demandé à son gouvernement de démissionner après des manifestations dans l'ensemble du pays.
Suspendus lors des manifestations hostiles au président égyptien Hosni Moubarak, les services de téléphonie mobile ont été rétablis samedi. Il n'était toutefois toujours pas possible d'envoyer des messages par SMS.
9h15: Des milliers de manifestants dans les rues
La police égyptienne a tiré samedi à proximité des manifestants rassemblés dans des rues menant à la place Tahrir dans le centre du Caire. On ignore s'il s'agissait de tirs à balles réelles ou en caoutchouc. Les manifestants ont fui la police, déployée près de véhicules militaires.
Des centaines de manifestants se sont rassemblés dans le centre du Caire en Egypte pour réclamer le départ d'Hosni Moubarak. Cette manifestation intervient quelques heures seulement après la promesse de formation d'un nouveau gouvernement. "Dégage, dégage", ont scandé ces manifestants rassemblés sur la place Tahrir, sous l'oeil de l'armée déployée en masse au lendemain des vastes rassemblements hostiles à Moubarak, au pouvoir depuis 1981.
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