mardi 27 septembre 2011
Sénatoriales : La peau de l’ours
Il n’y a vraiment aucune raison de pavoiser pour l’UMP, pour la droite et pour le président de la République. La prise par la gauche du Palais du Luxembourg est une grosse défaite qui pèsera lourd sur le semestre à venir avant l’élection présidentielle.
Tout a été dit ou presque sur les causes de cet échec : c’est à la fois la conséquence mécanique des élections locales perdues auparavant, c’est l’effet double peine, mais la mécanique n’explique pas tout. Les réformes mal comprises, réforme territoriale et taxe foncière, ont déconcerté beaucoup d’élus et le contexte des affaires a pourri le climat.
Les grands électeurs de dimanche ne s’intéressent pas seulement aux dossiers de leur département, ils suivent l’actualité nationale, et comme beaucoup d’autres, ils ont du mal à avaler une boule puante par jour. Le président de la République, qui est par nature et par volonté au cœur de la politique française depuis plus de quinze ans, a été atteint par les amalgames, mal protégé et mal défendu, donc affaibli.
L’élection de 2012 serait-elle jouée pour autant ? Je ne le crois pas. Certes les socialistes sont renforcés et le désir d’alternance comme en 1981 nourrit une dynamique de victoire pour leur camp, mais elle peut aussi les pousser à la faute dans la suite des primaires. Il suffisait de voir les sourires hilares dans la cour du Sénat et certaines déclarations pour comprendre que l’on vend un peu vite la peau de l’ours ! Reste que la séquence de rebond des derniers mois pour Nicolas Sarkozy est effacée et qu’il devra se relancer par l’action : la crise économique et financière pourra lui en donner l’occasion. D’autant que l’électorat des grands électeurs sénatoriaux n’est quand même pas superposable avec celui du pays, la meilleure illustration c’est qu’un parti estimé à 18-20 % dans les sondages, le Front national, était totalement absent des élections sénatoriales, comme si un électeur sur cinq n’existait pas.
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