TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

mardi 27 septembre 2011

Sarkozy a-t-il déjà perdu la présidentielle ?

A sept mois de la présidentielle, la défaite de la majorité au Sénat est un sérieux avertissement pour Nicolas Sarkozy.
Sale temps pour l’Elysée. A sept mois de l’élection présidentielle, les ennuis s’accumulent pour Nicolas Sarkozy. Déjà confronté à la multiplication des affaires, empêtré dans la crise, englué dans une image de « président des riches », donné obstinément battu par la gauche, sondage après sondage, le chef de l’Etat a subi dimanche un nouveau revers électoral au Sénat. Certes, l’événement ne devrait guère changer le rapport de forces au sommet de l’Etat dans les prochains mois, mais c’est un très mauvais signe électoral : aux élections sénatoriales, ce sont les « grands électeurs » qui ont sanctionné la majorité. Or ils sont les représentants de cette France profonde et rurale qui, pour certains, votaient depuis toujours à droite.

C’est « un avertissement sérieux », a concédé lundi Bruno Le Maire, ministre de l’Agriculture, en charge du projet pour 2012. D’ici au premier tour de la présidentielle en avril 2012, la pente à remonter paraît quasi insurmontable pour Sarkozy, alors que la cure d’austérité médiatique à laquelle il s’astreint depuis de longs mois a à peine fait frémir sa cote de popularité, toujours scotchée au plancher. « Le risque en 2012, c’est l’abstention », soupire un ministre. Le cauchemar de l’Elysée : que les bataillons électoraux de l’UMP décident, au soir du premier tour, de rester chez eux, voire de voter FN. De ce point de vue, le climat d’affaires ambiant ne vient rien arranger.
Pourtant, dans l’entourage de Sarkozy, on y croit dur comme fer. « C’est lui le candidat et il est bon », martèle la députée UMP Valérie Rosso-Debord. Paradoxalement, c’est la crise qui pourrait offrir un nouveau mandat à Sarkozy. C’est en tout cas le pari de l’Elysée qui ne cesse d’insister sur la « crédibilité » du « capitaine » Sarkozy face à la supposée « irresponsabilité » du PS. Les difficultés économiques et financières et la peur d’un scénario à la grecque pourraient ainsi jeter les Français dans les bras du président sortant. De fait, sur ce terrain de la lutte contre les déficits, les études d’opinion montrent que le chef de l’Etat reste plus crédible que la gauche. « Bien sûr, ça ne va pas être un vote d’enthousiasme, soupire une élue UMP. Mais l’époque n’est pas à l’enthousiasme… »
Sarkozy fait aussi le pari qu’une fois désigné, le candidat socialiste sera davantage exposé aux critiques, ce qui devrait entraîner un rééquilibrage des forces. Le président sortant, a contrario, prendra soin de ne descendre dans l’arène de la campagne que le plus tard possible, pas avant février. D’ici là, officiellement, il « travaille », cependant que ses troupes mettent – discrètement – en place le dispositif de campagne.

La "bête de campagne" Sarkozy

A charge pendant ce temps pour le Premier ministre, François Fillon, de défendre le bilan du quinquennat et de garder les mains dans le cambouis, pendant que Sarkozy, lui, prend de la hauteur en se rendant en Libye ou à l’ONU. Mais parce que « l’international, ça compte, mais ça ne fait pas gagner », selon le mot d’un ministre, le chef de l’Etat continue parallèlement à sillonner le territoire chaque semaine. Samedi, il était à Nantes. Aujourd’hui, il est attendu dans l’Oise pour parler des biocarburants.
Le temps de la campagne proprement dite viendra ensuite. Elle sera courte, intense et ne tournera qu’autour de deux ou trois thématiques simples. La majorité compte alors sur la « bête de campagne » Sarkozy pour arracher le morceau in extremis. Une façon de se rassurer à peu de frais ? En tout cas, même le PS s’en méfie : « Sarkozy sera bon en campagne puisqu’il ne sait faire que ça », prévient le député PS Bruno Le Roux (proche de Hollande). Il faudra que nous convainquions les Français que six mois de bonne campagne de Sarkozy, c’est l’assurance d’avoir cinq ans de mauvais Sarkozy. »
La “pré-campagne” s’organise
Officiellement, Nicolas Sarkozy ne pense pas à la présidentielle de 2012. Il travaille. Il est donc encore trop tôt pour mettre en place une équipe de campagne en tant que telle : « Ça se verrait tout de suite », souligne-t-on à l’UMP. Mais la « pré-campagne », elle, est bien lancée. « Occupez le terrain » face à la gauche, a donné comme consigne le chef de l’Etat aux cadres de l’UMP. Chaque argument socialiste doit donner lieu à une riposte. Parallèlement, le patron de l’UMP, Jean-François Copé, a envoyé les parlementaires expliquer le projet sur le terrain, auprès des militants. « Les militants ont besoin de parler. Il faut leur donner des arguments », explique un ministre.
Au cœur de ce dispositif : Brice Hortefeux, pressenti pour diriger la campagne du futur candidat. En attendant, le député européen et vice-président de l’UMP a pris la tête de la nouvelle « cellule riposte » du parti présidentiel, une équipe d’une douzaine de ministres (Nadine Morano, Laurent Wauquiez, Thierry Mariani, Nora Berra) et d’élus (Eric Ciotti, Hervé Novelli, Axel Poniatowski, Edouard Courtial) chargée de valoriser le bilan du quinquennat et de répliquer à la gauche dans les médias. Elle se réunira désormais une fois par semaine, le mercredi. De ce point de vue, la mise en cause de Brice Hortefeux dans l’affaire Karachi constitue une très mauvaise nouvelle pour Nicolas Sarkozy.

0 commentaires: