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samedi 19 février 2011

Les Marocains aspirent à une vraie liberté

Une vingtaine d’associations rallient la manifestation de dimanche 20 février à laquelle ont appelé des jeunes sur Facebook

Une vingtaine d’associations marocaines, parmi lesquelles l’Association marocaine des droits humains (AMDH), la Ligue marocaine pour la défense des droits de l’homme, le Forum des alternatives Maroc (FMAS), Joussour ou encore Amnesty International Maroc ont apporté leur soutien à la manifestation de dimanche 20 février au Maroc.

Des rassemblements de solidarité sont par ailleurs prévus à Paris et à Bruxelles.

« Une grande partie des démocrates, surtout les jeunes, aspire maintenant à des changements au Maroc. Hormis quelques différences, la situation au Maroc ne diffère pas au fond de la situation en Tunisie et en Égypte : despotisme politique, Constitution non démocratique, élections qui ne respectent pas la volonté populaire, Parlement dénué de toute légitimité, gouvernement sans vrai pouvoir exécutif face au palais du roi », explique Khadija Ryadi, présidente de l’AMDH.

Et d’ajouter : « On continue d’enregistrer de graves violations des droits humains et des atteintes aux libertés : enlèvements, détention politique, torture, jugements iniques. » Elle appelle ses militants à descendre dans la rue dimanche 20 février aux côtés des jeunes instigateurs du mouvement.

« Changer le système »

Lancé sur Fancebook le mouvement « Liberté et Démocratie maintenant », qui compte désormais 8 800 membres, appelle à manifester pacifiquement dans plusieurs villes du royaume. Il réclame notamment la révision de la Constitution, la séparation des pouvoirs, la dissolution du gouvernement.

Issu d’une famille traditionnelle de Meknès de la classe moyenne, Rachid Antid, 34 ans, alias Spirit-Zata (son nom sur Facebook), est licencié en droit privé et actuellement sans emploi. Avec Hicham Ahella, 20 ans, élève ingénieur à Settat et fils de militant, il est à l’initiative de l’appel du dimanche 20 février.

Les deux hommes partagent le même ras-le-bol et la même volonté de « changer le système », sans remettre en cause toutefois le principe de la monarchie. « Nous demandons aussi la libération des prisonniers politiques comme Chakib El Khayari, condamné à trois ans de prison pour avoir dénoncé la corruption et le trafic de drogue dans le nord du pays », rappelle Rachid.

La manifestation a reçu le soutien de partis politiques

Pour Driss Ksikes, directeur du centre de recherches Cesem à Rabat, « ces jeunes sont en demande d’une plus grande liberté et de leurs droits socio-économiques. Le contexte permet peut-être aujourd’hui d’aller au-delà des revendications de diplômés chômeurs devant le Parlement ou de personnes prises dans des émeutes de la faim à Sefrou ou Sidi Ifni. »

« Il y a un besoin profond de réformes. Avoir un premier ministre qui dit : “Mon projet est celui du roi” est d’une indigence politique inacceptable. Le roi est au-dessus de tout. Il faudrait faire en sorte que ceux qui gouvernent deviennent redevables réellement de leurs actes devant la population », estime l’intellectuel.

La manifestation prévue dimanche 20 février a également reçu le soutien des formations de gauche et d’extrême gauche, notamment du Parti socialiste unifié (PSU), de La Voie démocratique, du Parti de l’avant-garde démocratique et socialiste (PADS), ainsi que du Parti démocratique amazigh marocain (PDAM).

De son côté, le mouvement islamiste Al Adl Wal Ihssane (Justice et Bienfaisance), interdit mais toléré par les autorités marocaines, n’a pas exclu de participer aux rassemblements. Le parti de cheikh Yassine revendique 200 000 adhérents.

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