TOUT EST DIT

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samedi 19 février 2011

Les variations de Nicolas Sarkozy, d'un Salon de l'agriculture à l'autre

Cette année, Nicolas Sarkozy ne réitérera pas l'impair de l'an dernier à l'égard des agriculteurs. Le chef de l'Etat inaugurera bien l'édition 2011 du Salon de l'agriculture qui se tient du samedi 19 au dimanche 27 février. Une tradition certes récente puisque longtemps les présidents de la République n'avaient pas pour habitude de marquer l'ouverture de ce grand rendez-vous agricole.

Mais celle-ci est devenue, depuis Jacques Chirac, un passage obligé. Passage obligé dont M. Sarkozy a cru pouvoir s'affranchir, l'an passé, ne s'y rendant que le week-end de clôture. Et ce, alors même que le chef de l'Etat était au plus bas dans les sondages. Si au lendemain de l'élection présidentielle, 87 % d'agriculteurs, selon l'IFOP, avaient une bonne opinion du chef de l'Etat (contre 66 % dans l'ensemble de la population), cette idylle s'est très vite et fortement étiolée.
Car le monde agricole a le sentiment d'un désintérêt du président à son égard. En mars 2010, Nicolas Sarkozy ne recueillait ainsi plus que 32 % d'opinions favorables parmi les agriculteurs. Autant dire que l'impair du salon fut d'autant plus mal perçu. Mais cette année, c'est dans de toutes autres dispositions que Nicolas Sarkozy se rentra sur le site de la "plus grande ferme du monde".
UN AGRICULTEUR SUR DEUX A UNE BONNE OPINION DE SARKOZY
Sa notoriété dans le monde agricole s'est fortement redressée, se hissant même à un peu plus 50 % d'opinions positives parmi les agriculteurs selon une étude de l'IFOP. "Et ce alors même que dans l'ensemble de l'opinion elle continue de décliner, ne recueillant plus que 31 % d'opinions favorables", relève Jérome Fourquet de l'institut de sondage.
Il faut dire que depuis la sévère défaite des régionales de mars 2010 – élection où un fort volant d'agriculteurs, traditionnellement acquis à la droite, s'est abstenu, voire s'est reporté sur le FN –, le chef de l'Etat est tout à la reconquête de l'électorat agricole.
A peine un mois après cette sanction, M. Sarkozy tentait de renouer des liens avec lui, en se déplaçant dans l'Essonne. Opération qu'il a renouvelée ensuite à intervalles réguliers. L'Aveyron, la Provence, l'Oise, l'Essonne, l'Allier… : en moins d'un an, le président aura effectué huit déplacements dans le monde agricole. Redevenant offensif, il a promis aux paysans de "changer de méthodes de mise en œuvre des mesures environnementales".
"L'ENVIRONNEMENT, CELA COMMENCE À BIEN FAIRE"
En écho à "l'environnement cela commence à bien faire", phrase prononcée devant des agriculteurs, il y a un an, il a donné des gages à la FNSEA : la Fédération nationale de syndicats d'exploitants agricoles dénonce des contraintes plus fortes en France que dans d'autres pays européens. Il s'est déclaré "prêt à aller à une crise en Europe plutôt que d'accepter le démantèlement de la PAC", la Politique agricole commune.
Il a déclaré la guerre à la volatilité sur les marchés de matières premières agricoles, faisant de leur régulation une des priorités de la présidence française du G20. Et sa promesse d'autoriser la circulation des poids lourds 44 tonnes a fini par être honorée.
N'est pas non plus sans jouer dans cette opération de reconquête, la bonne popularité de son ministre de l'agriculture, Bruno Le Maire, à qui, d'ailleurs, M. Sarkozy a confié la coordination du projet UMP pour 2012.
"IL N'EXISTE PAS DE RÉELLE EMPATHIE ENTRE LES DEUX PARTIES"
"Maintenant attention, l'ampleur de la déception sera à la hauteur de l'espoir suscité, le monde agricole attendant des réponses concrète", relève Jérome Fourquet. D'autant qu'observe un proche du milieu, "si Nicolas Sarkozy est revenu vers les agriculteurs et a corrigé son image, il n'existe pas de réelle empathie entre les deux parties". Celle-ci était manifeste entre Jacques Chirac et le monde agricole.

En programmant sa visite, samedi, dès 8 heures, soit une heure avant l'ouverture officielle du Salon, Nicolas Sarkozy cherche sans doute à éviter un trop grand bain de foule. L'essentiel pour lui est que la profession agricole le sache présent et qu'il y ait quelques images pour les journaux télévisés de 13 heures.
Après un tour des stands, moins certainement pour "taper le cul des vaches" que pour serrer quelques mains et souligner la richesse des terroirs français, M. Sarkozy participera, toutefois, à un débat avec six agriculteurs sélectionnés sur le territoire.

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