samedi 19 février 2011
Libye: Le régime veut riposter
La Libye a connu jeudi une journée de violences particulièrement intenses alors que l'opposition manifestait dans le sud du pays. Les comités révolutionnaires, pilier du régime, promettent une riposte "foudroyante".
Une riposte "foudroyante". Voilà ce que promettent les comités révolutionnaires, pilier du régime libyen, à ceux qui manifestent dans les rues du pays depuis mardi. "La riposte du peuple et des forces révolutionnaires à toute aventure de la part de ces groupuscules sera violente et foudroyante", ont indiqué les comités révolutionnaires sur le site internet de leur journal Azzahf Al-Akhdar (la marche verte). "Le pouvoir du peuple, la Jamahiriya (pouvoir des masses), la révolution et le leader (Mouammar Kadhafi) constituent des lignes rouges. Celui qui tentera de les dépasser ou de s'en approcher risque le suicide et joue avec le feu", ont-ils prévenu, défendant encore le bilan du "seul leader au monde qui a refusé d'être président, roi ou empereur, et a laissé au peuple le pouvoir total". Le colonel Kadhafi n'est en théorie qu'un "guide" prodiguant ses conseils.
Des manifestations sans précédent contre le régime libyen ont lieu depuis mardi, à l'image d'autres pays arabes et dans le sillage des révoltes qui ont fait chuter les présidents tunisien Ben Ali et égyptien Hosni Moubarak. Les mouvements de protestations, dont celui de jeudi qui répondait à un appel sur internet à une "journée de la colère", ont été violemment réprimés notamment à Benghazi, la deuxième plus grande ville du pays et bastion de l'opposition, et Al-Baïda, toutes deux situés sur la côte, à l'est de Tripoli. Dans la première ville, quatorze personnes ont été tuées jeudi dans des affrontements entre manifestants et forces de l'ordre, a déclaré à l'AFP une source de l'hôpital local sous couvert de l'anonymat. Le bilan total serait de 27 morts dans l'ensemble du pays.
"Selon de nombreux témoins, les forces de sécurité ont tiré et tué les manifestants pour disperser les protestations", dénonce l'ONG Human Rights watch dans un communiqué. des "attaques sauvages" des forces de l'ordre qui ont convaincu la France de suspendre les livraisons de matériel de sécurité au pays et à Bahreïn. "Les autorisations ont été suspendues hier pour l'exportation de matériel sécuritaire à destination de Bahreïn et de la Libye", a déclaré le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Bernard Valero. "Les événements des derniers jours ont été l'occasion de marquer que nous attendions des autorités de Bahreïn qu'elles traduisent dans les faits les engagements qu'elles ont pris", a ajouté M. Valero.
Parallèlement, les médias officiels libyens continuaient à occulter les protestations. Depuis mercredi, l'agence officielle libyenne et la télévision nationale se contentent d'évoquer des rassemblements et des défilés pro-régime. Avec des concerts de klaxons et des feux d'artifice, le colonel Kadhafi a fait une brève apparition pour un bain de foule peu après minuit dans le centre de Tripoli, selon des images de la télévision nationale.
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