TOUT EST DIT

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samedi 19 février 2011

Reconquête

Bonjour, veaux, vaches, cochons, couvées... Nicolas Sarkozy rejoint la France agricole qui se lève tôt. Et, cette fois, dès l'ouverture du Salon. Il a compris que son passage en clôture l'an passé avait été mal perçu dans les campagnes. L'adepte de la rupture l'avait si bien réussi avec le monde paysan, depuis son fameux « Casse toi... », en 2008, que le désamour avait été profond. À un mois des cantonales, avec les sénatoriales et la présidentielle en ligne de mire, pas question de rééditer l'erreur.

La reconquête de cet électorat a commencé. Avec, pour l'instant, pas moins de huit déplacements au compteur, le président veut montrer qu'il est bien à l'écoute de ces Français en souffrance et qu'avec son ministre Bruno Le Maire, il a pris la mesure d'un enjeu à plusieurs tiroirs, ce qui ne rend pas les solutions, nationales, européennes et mondiales, plus faciles pour autant. Si les revenus de certains producteurs se sont améliorés l'an passé, à la faveur d'une remontée des cours de matières premières, l'inquiétude reste vive, en particulier pour les éleveurs.

Le modèle agricole français doit faire face, pour survivre dans la mondialisation, non plus à sa simple défense, mais à une véritable reconquête là aussi. Ce que les paysans savent fort bien. Leurs efforts environnementaux sont réels, à côté de concurrents moins scrupuleux. Moins d'azote et de maïs, plus de trèfle et de luzerne, nouvelles cultures, innovations diverses, meilleure commercialisation locale, signature de contrats, projets de marchés à terme, les agriculteurs ne rechignent pas à la mutation.

Mais la compétition est féroce et le recul de la France à la 4e place mondiale souligne l'urgence du sursaut. L'Allemagne, les pays émergents, les spéculateurs au casino des matières premières, ces défis appellent des réponses adaptées. Elles sont sur la table du G20 où les discussions s'annoncent chaudes comme le climat. Côte à côte pour l'instant, Nicolas Sarkozy et DSK, ont deux points communs : aussi peu l'image de la France rurale, comme on dit à l'UMP, ils n'en sont pas moins tous deux avocats d'une régulation mondiale qui risque de se faire attendre.

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