"Nous n'assistons pas à un langage de dialogue mais à celui des armes", a-t-il ajouté, en évoquant les tirs de l'armée vendredi soir contre des manifestants, qui ont fait 95 blessés, dont "trois dans un état de mort clinique", selon lui.
Ces tirs étaient survenus alors que le prince héritier, Salman Ben Hamad Al-Khalifa, s'exprimait sur la télévision d'Etat pour promettre un dialogue avec l'opposition une fois le calme revenu. "Je ne fais aucune différence entre un Bahreïni et un autre et ce qui se passe actuellement est inacceptable", a déclaré le prince Salman. "Bahreïn connaît aujourd'hui un état de division et c'est inacceptable", a-t-il dit. Le roi Hamad Ben Issa Al-Khalifa a aussitôt chargé son fils, le prince héritier, de mener un "dialogue avec les parties et communautés sans exception", en assurant que par une coopération "sincère", "Bahreïn s'en sortira plus fort".
Cette offre de dialogue "n'est pas sérieuse", a commenté l'élu du Wefaq, exigeant des autorités "des mesures sérieuses et sincères qui répondent aux exigences de la situation actuelle". "La situation se complique et je crains qu'elle n'échappe à tout contrôle", a averti M. Ibrahim, dont le groupe s'est retiré du Parlement, où il compte 18 des 40 élus de la Chambre des députés, pour protester contre la répression sanglante jeudi à l'aube d'un sit-in anti-régime sur la place de la Perle à Manama.
Bahreïn, un petit royaume peuplé majoritairement de chiites, est gouverné depuis le 18ème siècle par une dynastie sunnite.
Le chef du Wefaq, cheikh Ali Salmane, avait déclaré jeudi à l'AFP que l'opposition voudrait qu'un "nouveau gouvernement propose des réformes politiques, qu'on puisse réviser la Constitution qui consacre le principe d'une alternance pacifique au pouvoir et mette en place une monarchie constitutionnelle".
Le Premier ministre, cheikh Khalifa ben Salman Al-Khalifa, oncle du roi, est à ce poste depuis l'indépendance de Bahreïn, en 1971, alors que les ministères de souveraineté sont tenus par des membres de la famille royale.
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