TOUT EST DIT

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samedi 19 février 2011

DSK, le socialiste que les Américains adorent

Dominique Strauss-Kahn est en France ce week-end. En France, le président du FMI divise. Outre-Atlantique, il est surtout l’homme qui a transformé un FMI moribond en pierre angulaire du système financier mondial. 
 Il y a trois ans, le quotidien américain USA Today demandait à Edwyn Truman, ancien secrétaire-adjoint aux affaires internationales au Trésor americain, son pronostic sur le prochain directeur général du Fonds Monétaire International (FMI). Quand le nom d’un certain Dominique Strauss-Kahn lui a été soumis, Mr Truman a répondu : « Il est relativement inexpérimenté en finance internationale comparé aux directeurs généraux passés du FMI. »
Contacté fin janvier, il n’en est plus aussi sûr : « Il est la bonne personne au bon moment. Il a géré la crise de façon très talentueuse et proactive, sans chercher à faire la Une des journaux ».

Pragmatisme

Pour beaucoup, DSK est l’homme qui a transformé un FMI  moribond, discrédité dans les pays en développement, accusé d’empirer les crises qu’il est censée régler, en pierre angulaire du système financier mondial. Les observateurs interrogés par France-Soir louent son « pragmatisme », « sa pro-activité » et sa « vision ». La presse américaine considère qu’il n’a « jamais connu une aussi grande adulation ». Le magazine britannique The Economist notait en décembre dernier : « Que ce soit avec l’accroissement des ressources du FMI ou la coordination de plans de sauvetage pour la Grèce et l’Irlande, DSK a impressionné par son intelligence et son énergie – et bien sûr son charme multilingue (il parle français, allemand et anglais et a même dit une fois qu’il parlait indonésien dans sa jeunesse)».
La popularité d’un Français, étiqueté socialiste, dans le monde anglo-saxon peut surprendre. Pourtant, son pragmatisme plait. Déjà en 1999, un article du très libéral The Economist  consacré à son départ de Bercy en pleine affaire de la MNEF était intitulé « Sad Adieu to DSK » (« Triste Adieu à DSK »). 
A son arrivée au FMI fin 2007, certains considèrent le Français comme le dernier représentant d’un ordre condamné à la disparition – depuis sa création en 1944 par les accords de Bretton Woods, le fonds est dirigé par un Européen, ce que les pays émergents contestent. D’autres le voient comme un pion dont le placement résulte d’un calcul politique de Nicolas Sarkozy.
Un an après son entrée en fonction, il est plongé dans la tourmente, accusé de relations extraconjugales avec une subordonnée. Au moment où il est blanchi par une enquête indépendante sur un éventuel abus de pouvoir dans l’affaire, son conseil d’administration fustige une « sérieuse erreur de jugement » du Français.
Mais à la faveur de la crise, les grands argentiers de la planète se tournent vers lui pour sauver leurs économies. Au printemps de 2009, les dirigeants du G20 décident d’augmenter les ressources du FMI à 750 milliards de dollars. DSK coordonne les plans de sauvetage irlandais et grecs. Il s’implique dans la création d’un nouveau mécanisme européen de réponse aux crises économiques.  

Un « Socialist »

Ses positions surprennent : Parfois, il sort de son rôle de conseiller financier mondial pour parler politique, comme en novembre dernier à Francfort, lorsqu’il appelle les gouvernements européens à davantage de transferts de souveraineté. Il créé de nouvelles possibilités d’emprunt, moins contraignantes, pour les pays les moins avancés, où le FMI et son orthodoxie libérale sont vus d’un mauvais œil. Il se dit, dans certains cas, favorable aux politiques de relance, quitte à étonner l’ancien secrétaire au Trésor américain, Larry Summers : « C’est la première fois en 25 ans qu’un Directeur général du FMI appelle à une augmentation des déficits budgétaires. C’est le signe que la situation est sérieuse ».
« C’est la première fois que quelqu’un d’aussi ‘en vue’ dirige le FMI » pour Mark Copelovitch, spécialiste de gouvernance internationale à l’Université de Wisconsin-Madison.
Certes, Dominique Strauss-Kahn ne fait pas l’unanimité. Récemment, certains dirigeants du Tea Party fustigeaient une institution dirigée par un « Socialist », un gros mot aux Etats-Unis. Mais moins de trois ans après son entrée en fonction, les critiques sont rares. Et la crise n’est pas la seule raison de son succès : « Le poste de Directeur général du FMI est un poste à la fois politique et technique, et Strauss-Kahn est l’ancien ministre de l’économie d’un pays européen et professeur d’économie, donc il incarne les deux aspects du poste. C’est rare », explique Domenico Lombardi, ancien membre du conseil d’administration du FMI et directeur de l’Institut de politiques économiques Oxford. « Sous Strauss-Kahn, le FMI a gagné en prestige politique. Il a apporté du caviar à l’institution. »

RAISON DE PLUS POUR NE PAS DÉMISSIONNER !!!!
(sauf à abdiquer devant les ambitions démesurées de sa femme)

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