TOUT EST DIT

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lundi 21 février 2011

Le fils du colonel Kadhafi prédit "des rivières de sang"

Seïf el-Islam prévient que l'armée maintiendra l'ordre dans le pays à n'importe quel prix si la contestation se poursuit.

Seïf el-Islam, le fils du numéro un libyen Muammar Kadhafi, a affirmé dimanche soir que le peuple libyen devait choisir soit de construire une "nouvelle Libye" soit de plonger dans la "guerre civile", alors que les affrontements ont gagné la capitale Tripoli dans la nuit de dimanche à lundi. "La Libye est à un carrefour. Soit nous nous entendons aujourd'hui sur des réformes, soit nous ne pleurerons pas 84 morts, mais des milliers et il y aura des rivières de sang dans toute la Libye", a déclaré Seïf el-Islam lors d'une allocution télévisée.
Au sujet des réformes, il a annoncé que le Congrès général du peuple (parlement) se réunirait bientôt pour décider d'un nouveau code pénal et de nouvelles lois donnant "des perspectives de liberté" pour la presse et la société civile, ainsi que du lancement d'un dialogue sur une Constitution. "Si vous voulez qu'on change le drapeau et l'hymne national, on le fera."
Affrontements
Selon l'organisation de défense des droits de l'homme, Human Rights Watch, au moins 233 personnes ont été tuées ces derniers jours. La plupart d'entre elles se trouvaient à Benghazi, deuxième ville du pays et berceau de la révolution. La plupart des victimes ont été tuées à Benghazi, deuxième ville du pays à 1 000 kilomètres à l'est de Tripoli, mais, selon des témoins joints par l'AFP, des heurts sanglants ont éclaté samedi à Musratha (est) et Zaouia (ouest). Des tirs nourris ont été entendus dimanche soir dans plusieurs quartiers de Tripoli par le correspondant de l'AFP sur place et des témoins.
Des affrontements entre opposants et sympathisants du numéro un libyen ont notamment eu lieu sur la place Verte de Tripoli, selon des témoins. Aux environs de 4 heures à Paris, on n'entendait plus de coups de feu, selon un journaliste de l'AFP.
"Complot étranger"
Seïf el-Islam qui conduisait le courant réformateur depuis 2007, avant d'annoncer sa retraite politique un an après, a affirmé que la Libye était la cible d'un complot étranger et a reconnu que plusieurs villes du pays, dont Benghazi et Al-Baïda dans l'est du pays, étaient la proie de violents combats et que les émeutiers s'étaient emparés d'armes militaires. "Maintenant, tout le peuple libyen est armé. Je m'adresse à vous et pour la dernière fois avant de recourir aux armes", a-t-il dit, estimant que la Libye n'était "pas la Tunisie ni l'Égypte", en allusion aux révolutions de ces deux pays qui ont conduit à la chute de leurs régimes.
"Notre moral est au plus haut et le leader Muammar Kadhafi, ici à Tripoli, conduit la bataille et nous le soutenons ainsi que nos forces armées (...). Nous ne lâcherons pas la Libye et nous combattrons jusqu'au dernier homme, jusqu'à la dernière femme et jusqu'à la dernière balle."
"En ce moment, des chars se déplacent dans Benghazi conduits par des civils. À Al-Baïda, les gens ont des fusils et de nombreux dépôts de munitions ont été pillés. Nous avons des armes, l'armée a des armes, les forces qui veulent détruire la Libye ont des armes", a-t-il lancé.
Protestation européenne
Les affrontements sont provoqués par des éléments libyens et étrangers visant à détruire l'unité du pays et à instaurer une république islamiste, selon ses déclarations retransmises par la télévision d'État libyenne. Un haut responsable libyen a indiqué, dimanche, qu'un "groupe d'extrémistes islamistes" retenait en otage des membres des forces de l'ordre et des citoyens à Al-Baïda, dans l'est du pays, exigeant la levée du siège autour de lui.
Parallèlement, les autorités ont annoncé avoir arrêté des dizaines de ressortissants arabes appartenant à un "réseau" ayant pour mission de déstabiliser le pays, selon Jana. "L'armée aura maintenant un rôle essentiel pour imposer la sécurité, parce que c'est l'unité et la stabilité de la Libye" qui sont en jeu, a déclaré le fils du dirigeant libyen.
Peu avant, le Premier ministre Al-Baghdadi Al-Mahmoudi a indiqué que la Libye était en "droit de prendre toutes les mesures" pour préserver l'unité du pays, lors d'une réunion avec les ambassadeurs des pays de l'Union européenne à Tripoli, selon l'agence Jana. La Ligue arabe a appelé pour sa part dans un communiqué "à cesser immédiatement tous les actes de violence", tandis que plusieurs pays occidentaux se préparaient à évacuer leurs ressortissants. Selon la présidence hongroise de l'UE, les autorités libyennes ont menacé de cesser leur coopération dans la lutte contre l'immigration si l'Europe continuait à "encourager" les manifestations dans le pays. En dépit de ces menaces, les Européens ont condamné avec fermeté la répression des manifestations. "Nous appelons à la retenue, nous exhortons à mettre fin aux violences et à dialoguer", a déclaré la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton.
Les tribus se rebellent
À l'intérieur même du pays, le dirigeant de la tribu Al Zouaya, implantée dans l'est de la Libye, a menacé, dimanche, de couper les exportations de pétrole vers les pays occidentaux dans un délai de 24 heures si les autorités ne mettaient pas fin à "l'oppression des manifestants". "Nous bloquerons les exportations de pétrole vers les pays occidentaux dans les 24 heures" si les violences ne cessent pas, a déclaré à la chaîne Al Jazeera le cheikh Faradj al Zouway.
Akram al Warfalli, un dirigeant de la tribu Al Warfalla, l'une des plus importantes de Libye, a déclaré à la même chaîne : "Nous déclarons au frère (Muammar Kadhafi) qu'il n'est plus un frère, nous lui disons de quitter le pays." Le mouvement de contestation en Libye s'inscrit dans une vague de manifestations sans précédent contre les régimes en place dans le monde arabe.
La mobilisation a eu raison du président tunisien Ben Ali et du chef de l'État égyptien Hosni Moubarak qui ont quitté le pouvoir qu'ils occupaient depuis plusieurs décennies.

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