TOUT EST DIT

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lundi 21 février 2011

Le moment DSK


Peut-il encore dire non ? Et sinon, pourquoi n'a-t-il pas dit oui plus tôt ? Au terme d'une folle quinzaine marquée par un intense pilonnage médiatique, la candidature de Dominique Strauss-Kahn à la présidence de la République s'installe avec de plus en plus d'évidence dans les « milieux autorisés » chers à Coluche, y compris chez ceux qui, il y a quelques jours encore, doutaient de la réelle détermination du patron de FMI. Même si chacun connaît les contraintes de ses fonctions internationales, qui lui interdisent de s'exprimer sur ses propres ambitions politiques, il est tout de même permis de s'interroger sur la trace que laissera cette interminable séquence de communication dans la campagne du désormais presque candidat. Si l'on admet qu'une aventure présidentielle se construit sur le long terme, qu'elle se fonde sur la rencontre d'une ambition et d'une vision pour son pays, il est à craindre que les tergiversations réelles ou feintes de DSK ne servent pas son camp politique. Face à un Parti socialiste dont la moitié des militants portent encore les stigmates du marxisme, on aurait pu rêver que le premier candidat ouvertement social-démocrate qui défendra ses couleurs se déclare plus tôt. On aurait pu imaginer, par exemple, que, au lieu de s'envoler pour Washington, Dominique Strauss-Kahn tente de s'emparer du parti, le façonne à sa main, le prépare aux échéances électorales à l'aide d'un programme clair au lieu de le laisser à ses sempiternelles divisions, malgré tout le talent de Martine Aubry pour éteindre ici et là les incendies. Plutôt que de prendre des chemins de traverse, DSK aurait peut-être été mieux inspiré d'aller droit au but, de rassembler autour de lui une gauche adulte, responsable et tenant le langage de vérité que lui-même a assumé dans toutes les capitales du monde sous le confortable dossard du FMI.


L'avenir dira si, en termes de stratégie électorale, l'entrée en lice tardive de Dominique Strauss-Kahn a été ou non la bonne tactique. Pour l'heure, on ne peut s'empêcher de voir dans les événements des derniers jours une certaine précipitation face à un calendrier des primaires du PS qui ne lui était guère favorable et face à des sondages qui, il y a quelques jours, laissaient filtrer un début d'agacement dans l'opinion devant son acharnement à ne pas décider. Aujourd'hui, le voici contraint d'accélérer le calendrier qu'il s'était fixé.

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