Ce taux est plus élevé que lors de la dernière émission de la Grèce à six mois le 9 novembre (4,82%), traduisant les fortes craintes persistantes pour l'avenir du plan d'assainissement du pays et de la zone euro en général. Mais il reste cantonné sous le seuil symbolique des 5%, taux auquel l'UE a accordé son prêt au pays en mai.
"Il est bon que le pays continue d'emprunter au dessous 5%" a indiqué à l'AFP le chef économiste d'Alpha Bank, Michalis Masourakis.
Le porte-parole du gouvernement grec Georges Pétalotis s'est félicité de ce taux en notant une "augmentation de la participation des étrangers" représentant 37% de l'offre totale. "Cela témoigne de la confiance des étrangers et de notre retour progressif à la crédibilité", a-t-il dit lors de son point de presse.
Néanmoins, le chemin de la confiance est encore long. L'Allemagne, économie considérée la plus sûre en Europe, n'a payé que 0,48% d'intérêt aux marchés pour emprunter lundi 4,9 milliards d'euros, à six mois également.
"Dans une certaine mesure, l'émission (de mardi) est rassurante pour juger de la capacité du gouvernement (grec) à lever de l'argent, même si on ne parle que de papier à court terme" a jugé Platon Monokroussos, chef-analyste marchés financiers à Eurobank à Athènes.
Selon lui, la Grèce pourrait espérer retourner sur le marché d'obligations long terme "début 2012 au plus tôt", si le gouvernement mène jusqu'au bout son plan de réforme pour continuer de réduire les déficits publics tout en relançant la compétitivité de l'économie.
Mais, a-t-il prévenu, "la crise en Europe est devenue systémique et menace désormais la pérennité de la zone euro, aussi j'attends des initiatives européennes plus globales". "C'est une semaine de défi pour toute la zone euro" a-t-il ajouté.
Le résultat des émissions d'obligations prévues mercredi par le Portugal et jeudi par l'Espagne déterminera l'attitude du marché vis-à-vis de toute la zone, a-t-il fait valoir.
Le Portugal cherche à lever entre 750 et 1,25 milliard d'euros en obligations à trois et neuf ans. Mardi, son gouvernement a réaffirmé qu'il était en condition de supporter les conditions du marché et qu'il ne solliciterait pas d'aide internationale, comme la Grèce ou l'Irlande ont dû se résoudre à le faire sous le poids de leurs déficits.
A Madrid, le chef du gouvernement espagnol Jose Luis Rodriguez Zapatero s'est lui aussi engagé à rassurer les marchés en assurant que le pays allait respecter l'objectif fixé pour le déficit public du pays en 2011 à 6% du PIB.
"Le budget pour 2010 atteindra largement l'objectif d'un déficit à 9,3%" du PIB, a ajouté M. Zapatero alors que l'Espagne est à nouveau l'objet, comme l'ensemble des pays dits périphériques, de craintes des marchés quant à ses capacités à redresser ses comptes publics et à sortir de la crise économique.
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