jeudi 20 janvier 2011
Satoru Iwata
Quand, il y a trente ans, l'actuel président de Nintendo fit connaître à sa famille son intention d'entrer chez l'éditeur de jeux électroniques, son père refusa durant six mois de lui parler. Le brillant ingénieur sorti major de sa promotion à l'université de technologie de Tokyo pouvait prétendre à un avenir moins aléatoire que celui qui l'attendait parmi les créatifs de la firme centenaire, rendue jadis prospère par la fabrication des cartes à jouer. Son passage dans la filiale de programmation HAL Laboratory, dont il a fini par prendre les rênes, a permis à l'informaticien précoce qui concevait des jeux pour ses camarades lorsqu'il était encore au lycée, d'oeuvrer au coeur des studios où sont nés des héros aujourd'hui cultes dans le monde, tels les Pokémon, Super Mario ou Zelda. Adoubé en 2002 comme successeur par Hiroshi Yamauchi, mythique patron du groupe de Kyoto pendant cinquante-trois ans, le bon anglophone à la physionomie juvénile a rétabli les comptes grâce au succès des générations successives de consoles. Après la GameCube, la DS et la Wii, c'est sur la 3DS en relief, dont la vente débutera le mois prochain, que mise le natif de Sapporo pour damer le pion à la concurrence. Le jeune quinquagénaire aux goûts modestes, moins bien rémunéré que la plupart des autres grands patrons nippons, a beau cultiver la rigueur du scientifique, il affirme ne pas vouloir laisser la technologie prendre complètement le pas sur le rêve. Manière de rappeler qu'en japonais « Nintendo » signifie : « Laissons la chance aux mains du ciel. »
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire