TOUT EST DIT

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lundi 3 janvier 2011

Retour des médiateurs à Abidjan, la Côte d'Ivoire dans l'attente

Quatre dirigeants africains représentant la Cédéao et l'Union africaine sont attendus ce lundi à Abidjan, où Laurent Gbagbo devrait les informer qu'il n'a nullement l'intention de céder le pouvoir à son rival, Alassane Ouattara.

Les présidents béninois, capverdien et sierra-léonais, mandatés par la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), ont déjà rencontré le président sortant la semaine dernière; ils seront rejoints cette fois par le Premier ministre du Kenya, Raila Odinga, dépêché par l'Union africaine et qui s'est prononcé pour un recours à la force si Laurent Gbagbo s'accroche au pouvoir.

Le président sortant, qui s'appuie sur le soutien du Conseil constitutionnel et de l'armée, a réaffirmé au cours du week-end qu'il était prêt au dialogue mais a prévenu que Ouattara, désigné vainqueur de l'élection présidentielle par la commission électorale, ne devait pas compter "sur des armées étrangères pour venir le faire président".

Un de ses porte-parole a précisé qu'il n'accepterait pas de partir.

Depuis le second tour de la présidentielle, le 28 novembre, la Côte d'Ivoire vit dans la crainte d'un embrasement. Plus de 170 personnes ont été tuées dans les violences post-électorales, notamment le 16 décembre lors d'affrontements en marge d'une manifestation de partisans de Ouattara qui tentaient de marcher sur le siège de la radiotélévision ivoirienne (RTI), considérée comme une machine de propagande au service de Gbagbo.

La semaine dernière, les émissaires de la Cédéao - le Béninois Boni Yayi, le Sierra-Léonais Ernest Bai Koroma et le président du Cap-Vert Pedro Pires - n'ont su convaincre Gbagbo de céder le pouvoir.

Ils seront cette fois accompagné du Premier ministre kényan Raila Odinga, mandaté par l'Union africaine pour "rechercher un règlement pacifique à la crise électorale et obtenir des garanties sur la sécurité de M. Laurent Gbagbo et de ses partisans, s'il accepte de céder le pouvoir", a précisé l'UA dans un communiqué.

Les Etats-Unis et l'Union européenne, qui ont endossé la victoire de Ouattara, ont imposé un embargo sur les voyages de Gbagbo et de ses proches du premier cercle. La Banque mondiale et la Banque centrale d'Afrique de l'Ouest ont annulé sa signature, exerçant une pression financière sur le président sortant.

"C'est la dernière chance pour M. Gbagbo d'obtenir la possibilité d'une transmission pacifique de pouvoir et d'une garantie d'immunité", a déclaré ce week-end Guillaume Soro, Premier ministre du gouvernement installé par Ouattara, qui s'adressait à des journalistes à l'hôtel du Golf d'Abidjan, où Ouattara et ses proches sont retranchés sous la protection de 600 soldats de l'Onu.

Même si la Cédéao, en dépit de sa menace d'intervention militaire, semble privilégier le dialogue, les risques d'escalade ont conduit plus de 18.000 personnes à quitter la Côte d'Ivoire pour chercher refuge au Liberia voisin.

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