TOUT EST DIT

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lundi 17 janvier 2011

Ports : la grève de trop

Le scénario est tellement répétitif qu'il ne suscite qu'un vague intérêt, quelques lignes dans la presse et quelques (très) rares images à la la télévision : le trafic marchandises est bloqué sur une partie des ports français... Il n'aura pas fallu deux mois entre la fin du mouvement sur les retraites, qui avait menacé l'approvisionnement en pétrole, et le début de la « mobilisation » suivante. Selon une méthode éprouvée depuis longtemps, qui voit les dockers, les grutiers et les portiqueurs alterner les jours des grèves, les perturbations pourraient continuer en dépit de leur arrêt de principe. Les assemblées générales qui se tiendront un peu partout aujourd'hui constitueront en tout état de cause un vrai test.

L'enjeu porte une fois de plus sur un des volets d'une réforme (initiée en 1992 et votée en 2008) qui tente de rendre attractifs des ports dont se détournent jour après jour les armateurs tant les coûts sociaux sont exorbitants. Le patronat du secteur et la toute-puissante CGT ont négocié un accord qui permettrait à plus de 5.000 salariés de partir quatre ans avant l'âge légal. Nicolas Sarkozy, François Fillon et Thierry Mariani, le secrétaire d'Etat aux Transports, refusent tous trois de l'avaliser. Tout montre qu'ils ont raison.

Le chef de l'Etat a une attitude assez logique : il ne veut pas que le premier accord sur la pénibilité contredise les principes de la réforme des retraites dont l'encre est à peine sèche. Accepter un départ anticipé de quatre ans conduirait les salariés à cesser le travail entre 56 et 58 ans... Un message incompréhensible quand l'âge légal va passer progressivement de 60 à 62 ans. En ce sens, ce bras de fer constitue un marqueur politique.

C'est d'autant plus vrai que l'argent public, à la différence de ce qui s'est passé chez Renault avant Noël, est mis à contribution, puisque les ports sont des entités parapubliques. Plusieurs dizaines de millions d'euros sont en jeu. Accepter que des milliers de salariés largement favorisés (20 heures d'astreinte par semaine, 12 de travail effectif) bénéficient d'un régime dérogatoire au droit commun serait un mauvais signal.

Le gouvernement a trop longtemps laissé croire au patronat du secteur qu'il pouvait négocier dans cette direction. 
Mais il doit tenir bon.

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