TOUT EST DIT

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lundi 17 janvier 2011

La zone euro sous pression pour augmenter son Fonds d'aide

Les ministres des Finances de la zone euro sont sous pression pour faire avancer leurs discussions sur une possible augmentation des ressources de leur Fonds de secours, lors d'une réunion lundi qui survient après une semaine de cacophonie sur le sujet.
Le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, a estimé lundi que le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, "compliquait la situation" avec ses appels à une augmentation des capacités du Fonds.
"Ces propositions isolées ne rendent pas la situation plus facile, mais la compliquent", a dit M. Schäuble, interrogé sur la radio Deutschlandfunk alors que les ministres des Finances de la zone euro doivent se retrouver lundi à partir de 17H00 (16H00 GMT) à Bruxelles pour leur rencontre mensuelle.
Elle sera élargie le lendemain aux ministres de l'ensemble des 27 pays de l'Union européenne.
Le ministre allemand des Finances a répété la position de Berlin, à savoir qu'il ne voyait "absolument aucune raison à court terme de débattre" de l'augmentation de l'aide aux pays en détresse financière en zone euro.
M. Schäuble a toutefois répété qu'il n'était pas opposé à une réflexion "à moyen terme" sur une modification du dispositif.
Aucune décision ne devrait "être prise lundi" sur la hausse du Fonds, assure une source diplomatique européenne. Mais les discussions sur ce sujet se sont accélérées.
Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso a mis la pression en demandant mercredi aux dirigeants des pays de l'UE de décider début février au plus tard, lors d'un sommet européen, d'augmenter les capacités du dispositif.

Objectif: rassurer une bonne fois pour toute les marchés en profitant de la relative accalmie dont jouissent des pays fragiles comme le Portugal et l'Espagne, qui ont obtenu un répit cette semaine après avoir plutôt réussi des émissions obligataires.
Le Fonds est actuellement doté de 440 milliards d'euros de garanties des Etats de la zone euro, auxquels s'ajoutent des prêts du FMI et de l'UE pour atteindre une force de frappe totale de 750 milliards d'euros.
Mais du fait de garanties nécessaires pour obtenir des conditions de prêt attractives, le Fonds ne peut lever effectivement qu'environ 250 milliards d'euros, le reste devant être mis de côté. L'idée à l'étude serait donc de porter cette capacité de prêt effective à 440 milliards.
Le gouvernement allemand répugne à soutenir une augmentation radicale des capacités du Fonds, de peur d'indisposer son opinion publique alors que l'équipe d'Angela Merkel fait face dans les prochains mois à une série d'élections régionales cruciales.
Le ministre libéral des Affaires étrangères Guido Westerwelle a indiqué dimanche que le gouvernement ne voyait "pas à l'heure actuelle la nécessité d'augmenter" l'enveloppe.
"Je n'ai pas compris les propos du président de la Commission européenne M. Barroso", a-t-il dit dans un entretien à l'édition dominicale du quotidien Tagesspiegel, "quand un Fonds n'est utilisé que dans une petite partie (10% environ avec le plan de soutien à l'Irlande fin 2010, ndlr), il n'y a pas de raison de discuter de son augmentation", selon lui.
José Manuel Barroso a rétorqué qu'il avait le devoir "de défendre le bien de l'Europe", dans une interview à paraître lundi dans l'hebdomadaire allemand Der Spiegel. "J'attends des dirigeants politiques allemands qu'ils acceptent le rôle de la Commission", a-t-il ajouté.
Le ministre belge des Finances Didier Reynders s'est prononcé en faveur d'un montant deux fois plus important des ressources totales disponibles, à 1.500 milliards d'euros, dans un entretien à l'AFP. Selon lui, les discussions en cours en Europe portent sur de tels montants.
Le doublement du Fonds est "une option" envisagée, même s'il y a "aussi d'autres options imaginables", confirme une source diplomatique européenne.
Les Européens envisagent en effet aussi de doter le Fonds d'outils nouveaux, comme la possibilité de racheter sur les marchés de la dette publique, à l'instar de ce que fait actuellement la Banque centrale européenne.
A l'étude également: l'octroi de lignes de crédit à court terme et une baisse des taux d'intérêt des prêts accordés par rapport à ce qui a été décidé pour la Grèce et l'Irlande.

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