Le président de la SNCF annonce un plan d'urgence pour 12 lignes "malades". Les usagers auront leur mot à dire.
Le président de la SNCF Guillaume Pepy a annoncé dimanche un "plan d'urgence" pour 12 lignes "malades" de la SNCF, comme les liaisons Paris-Amiens, Paris-Tours ou la ligne A du RER. Invité du Grand Jury RTL/LCI/Le Figaro, M. Pepy a indiqué que ce plan avait été élaboré en collaboration avec Réseau ferré de France (RFF). "Sur chaque ligne, on va mettre en place un baromètre public de satisfaction des clients, qui sera mesuré chaque mois", a ajouté Guillaume Pepy.
Interrogé sur le coût d'un tel plan, il a répondu que la facture s'élèverait à "plusieurs dizaines de millions d'euros", puisés dans les "bénéfices" du groupe, qui sont "entièrement réinvestis". À titre d'exemple, le président de la SNCF a cité le TER de la région Paca, considéré comme une "ligne malade". Grâce aux efforts de la région et du transporteur depuis un an, le nombre de trains annulés a diminué de 30 %, a-t-il déclaré."Des erreurs humaines"
Guillaume Pepy a par ailleurs exclu des sanctions dans l'affaire du Strasbourg-Port-Bou/Nice du 26 décembre, mais a fustigé une grève de Noël à Dijon ayant contribué en partie au retard de ce train qui avait mis 26 heures pour arriver à destination. Guillaume Pepy a admis qu'il y avait eu "des erreurs humaines" expliquant l'énorme retard de 15 heures subi par le train, à bord duquel voyageaient 600 passagers, mais, en revanche, pas de "faute individuelle méritant une sanction". "Il n'y a pas dans cette affaire des fautes personnelles qui méritent des sanctions", a-t-il déclaré.
Il a souligné être arrivé à cette conclusion après avoir appelé "des voyageurs et des contrôleurs" qui étaient dans le train, et après lecture du rapport publié le 4 janvier, qu'il a jugé "sincère et exact". Dans ce rapport remis au gouvernement, la SNCF recensait, à l'origine du retard, un enchaînement exceptionnel et rarissime de cinq incidents, dont un défaut de relève du conducteur à Belfort.
Mais elle pointait aussi du doigt une "réutilisation trop rapide de la rame utilisée la veille" en sens inverse, du sud de la France vers Strasbourg, et arrivée avec huit heures de retard dans la capitale alsacienne du fait de manoeuvres de maintenance retardées en cours de trajet à Lyon. Ces manoeuvres auraient dû avoir lieu à Dijon mais elles avaient été reportées dans la gare de Lyon Part-Dieu, saturée par le trafic, "du fait d'une grève de l'ensemble des personnels de manoeuvre de l'escale à Dijon lors des week-ends de Noël et du 1er janvier", selon le rapport de la SNCF.
"Des voies moins souvent entretenues" (Sud-Rail)
Pour Guillaume Pepy, cette grève locale, à l'initiative du syndicat Sud-Rail, était "légale, mais choquante". "Ce n'est pas une affaire de loi, c'est une affaire de morale, c'est l'affaire des cheminots, notre affaire. Le fait qu'il y ait des préavis de grève qui visent spécifiquement le jour de Noël, le jour de l'an, c'est la négation du service public", a martelé le patron de la SNCF. "Je sais que la quasi-totalité des organisations syndicales de la SNCF sont contre ces préavis", a-t-il ajouté. D'autres syndicats avaient néanmoins déposé des préavis locaux, comme l'Unsa en Midi-Pyrénées.
Dans un communiqué, Sud-Rail a accusé Guillaume Pepy de "démagogie antisyndicale". "Ce n'est pas un préavis Sud-Rail qui a conduit au désastre du Strasbourg/Port-Bou (...) qui provoque la situation lamentable chaque jour du trafic en Ile-de-France (...) qui fait que la maintenance des rames est moins bien assurée qu'auparavant, que les voies sont moins souvent entretenues", écrit le syndicat. "L'éclatement de l'entreprise SNCF a conduit à la désorganisation du système ferroviaire", accuse Sud-Rail.
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire