Par ailleurs, les taux d'intérêt élevés exigés dans le cadre des plans d'aide étranglent les pays déjà malades. Ainsi, "les divergences continueront de croître et les pays faibles s'affaibliront encore davantage". En parallèle, "le ressentiment mutuel entre les créanciers et les débiteurs est susceptible de grandir et de déboucher sur un vrai danger, à savoir que l'Euro puisse détruire la cohésion politique et sociale de l'Europe", condamnant le continent à un "avenir sombre"...
George Soros estime toutefois qu'il est encore possible d'éviter ces pièges, et donne ses conseils aux chefs d'Etats européens qui se réuniront demain et vendredi à Bruxelles. En premier lieu, l'investisseur propose que les plans européens soutiennent directement les banques des Etats endettés, plutôt que les Etats eux-mêmes, afin de retirer des budgets nationaux le poids de la recapitalisation du secteur bancaire... Ainsi, les pays faibles seraient moins endettés et leurs banques, au lieu d'être nationalisées, seraient en quelque sorte "européanisées".
Soros estime aussi que l'Europe devrait prêter aux pays surendettés sans exiger d'eux une prime en termes de taux d'intérêt. Pour financer ces opérations, il défend l'idée de la création d'un marché actif d'Euro-obligations, qui financerait le mécanisme d'aide européen auprès des investisseurs.
Ainsi, on aboutirait à une structure ressemblant à un véritable Trésor européen, qui n'a pas été prévu par les traités actuels en raison de la volonté des Etats-membres de conserver leur souveraineté budgétaire. Rappelons que la création de ces Euro-obligations, proposée par Jean-Claude Juncker, le président de l'Eurogroupe et le ministre italien des Finances, a été soutenue notamment par la Belgique et accueillie plutôt positivement par le FMI et l'OCDE, mais elle a été fermement rejetée par l'Allemagne et la France...
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