TOUT EST DIT

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mercredi 15 décembre 2010

Prévoir l'imprévisible


La France des provinces, celle qui après la météo de la télé sort devant la porte pour vérifier en regardant les étoiles que la dame n'a pas dit de bêtises, cette France qui n'est pas une île, se tape sur les cuisses avec leur histoire de réunion au sommet sur les intempéries. Par chez nous on sait qu'il neige en décembre, que les routes sont verglacées, qu'il faut avoir des bons pneus et du feu dans la cheminée. D'ailleurs les moqueries n'ont pas manqué ces derniers jours sur la saturation de nos écrans par un hiver qui ne surprend que les gâtés capricieux qui pensent que nous sommes dans un monde où tout doit être parfait et qui râlent quand par hasard quelques flocons se mettent en travers de leur métro, boulot. Des fois qu'on pourrait être indemnisés.


Cette réunion de ministres autour de François Fillon sur comment maîtriser la communication en cas de nouvelle pagaille routière n'est rien d'autre qu'un énième épisode de la guerre entre le bon sens et la technocratie. Sans doute quelque expert en souliers vernis qui n'a jamais vu de congères, aura-t-il soufflé à l'oreille du ministre de l'Intérieur qu'il n'y avait pas de problème ou à celle du Premier ministre que tout était de la faute de Météo France. Admettons. Mais quel manque de discernement et de lucidité de la part de nos gouvernants.


L'épisode des vaccins contre la grippe a fait la preuve par l'exagération que prévoir l'imprévisible ne sert à rien. Il faudrait dans une circulation déjà difficile en temps normal, limiter le nombre de véhicules, interdire les camions, imposer les transports en commun... Mais dans une fin de semaine de départ en vacances la pagaille deviendrait une émeute. Surtout que pour partir au ski les automobilistes ne craignent pas les routes enneigées. Ce n'est pas comme pour aller au travail.


Le Premier ministre a beau battre sa coulpe, la précaution et la prévention ne sont guère efficaces 48 heures avant l'épisode à risques. Nous sommes des individualistes effrénés et urbains et c'est une oeuvre de longue haleine que de nous convaincre de notre interdépendance dans les situations extrêmes. Peut-être le gouvernement devrait-il nommer un « Monsieur Neige » pour qu'il s'attaque à la tâche.

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