mercredi 15 décembre 2010
Fausse désintox
Ils étaient « drogués », mais ils ne le savaient pas. Du moins jusqu'à hier, jusqu'au terrible diagnostic établi par le médecin Baroin sur les 500 opérateurs. Piqués à la dépense publique, les musées, Pôle emploi, l'Office national des forêts, la Bibliothèque nationale et les autres vivent dans un coûteux état de dépendance. À la neige, sans doute, dans le cas de Météo France ! Aux gommes et crayons ici, aux voitures là. Trop d'agents ici, un m2 de trop là. À 13 m2, on était drogué d'espace, à 12 m 2, on ne le sera plus...
Que l'heure soit à la rigueur, chacun le constate chaque jour, à part ceux qui pendant trop longtemps n'ont cessé de nier toute austérité. Cela dit, pour vendre sa nouvelle croisade contre les déficits publics, avec le zèle d'un néophyte, le jeune as du ciseau budgétaire n'était pas obligé de nous payer de mots et de forcer la dose. Réduire l'espace à des agents qui, parfois, n'ont même pas de bureau attitré, ne pas remplacer un poste là où un sous-effectif serait déjà criant, annoncer des rémunérations à la performance à des salariés modestes... N'est-ce pas courir le risque de démotiver davantage sous prétexte de gains de productivité ?
Comme toujours, avec ces moulinets de ministres, dont on ne sache pas qu'ils sont payés à la performance, il y aura sans doute loin de la coupe aux lèvres, de l'annonce à la pratique et surtout à son effet réel. Sans doute, au point où en est la caisse de l'État, il ne semble pas illogique, vu de Bercy, que chacun fasse un effort. C'est un peu le coup des petits ruisseaux qui feraient les grandes rivières dépensières.
Mais la nouvelle chasse au Gaspi sonne un peu faux, comme une vessie que l'on nous ferait prendre pour une lanterne. La cure de désintox des opérateurs publics serait plus crédible si, au lieu de la fessée punitive sans discernement, elle s'inscrivait dans une démarche plus rigoureuse de meilleure gestion par l'État lui-même. Ne citons, à titre d'exemple, que le kafkaïen RSI qui fait tant souffrir les auto entrepreneurs ! Il ne reste plus à espérer que le petit milliard d'économies escompté ne soit pas balayé très vite d'une nouvelle claque des sacrés marchés.
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