TOUT EST DIT

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mercredi 15 décembre 2010

Le revers de la tenaille

L'arrogance de Marine Le Pen reprenant les habits de son père pour gagner une bataille interne du Front national plus difficile qu'il n'y paraît, aura peut-être le mérite de remettre à l'heure les trop crédules et naïves pendules de l'opinion. L'extrême droite reste l'extrême droite et la bien policée Marine Le Pen la future chef d'un parti raciste et autoritaire. Même si elle choisit ses formules, soigne sa dialectique bien propre sur elle et malgré ses efforts pour gommer les excès paternels, son vrai registre, son unique fond de commerce, est celui de la xénophobie. Lui faire tremplin avec des plaisanteries douteuses, des querelles inadmissibles entre ministres de haut rang ou des approximations précipitées sur les intempéries est un exercice dangereux.

En reprenant le discours de la droite dure pour limiter la fuite des électeurs, Nicolas Sarkozy et une partie de l'UMP légitiment Marine Le Pen et ses excès verbaux. Après l'été sécuritaire et l'assimilation de la délinquance aux immigrés, après les expulsions des Roms qui accréditaient l'idée qu'il faut chasser l'étranger, elle a beau jeu de parler de l'occupation, de stigmatiser les musulmans et de laisser entendre que le gouvernement n'est que dans l'intention. La seule attitude possible à l'égard du front national est d'être intraitable avec ses idées et ses affirmations honteuses.

La majorité a tort de sous estimer la volonté des électeurs de choisir l'original plutôt que la copie. Dans cette crise économique et sociale plus grave qu'on ne le croit, la pauvreté touche durement les sans-emploi et désormais aussi les travailleurs, les classes moyennes et inquiète la jeunesse. Or c'est dans l'inquiétude et la pauvreté que germent le repli sur soi et la tentation des régimes autoritaires. Le nazisme et le fascisme sont l'aboutissement d'un processus de crise.

Si la droite de gouvernement ne parvient à faire une politique plus sociale et à réduire le chômage, si les scandales politico-financiers continuent à alimenter le « tous pourris » et les ministres à entretenir la polémique autour des mensonges de policiers qui altèrent l'image de toute la fonction, alors elle se fera prendre en tenaille et court le risque d'un revers dans une réplique du 21 avril.

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