Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont trouvé, dimanche 28 novembre, un compromis au sujet du futur mécanisme permanent de gestion des crises au sein de la zone euro. Les deux dirigeants se prononcent en faveur d'une participation "au cas par cas" du secteur privé, dans le dispositif qui doit être mis en place après 2013 pour voler au secours d'un pays aux abois.
Le souhait exprimé par M
me Merkel d'associer plus systématiquement les banques à la résolution d'une crise, en les poussant à renoncer à certaines de leurs créances, avait contribué à affoler les marchés et précipité la chute de l'Irlande, lorsque le projet avait été repris pour examen par les chefs d'Etat et de gouvernement des Vingt-sept, fin octobre.
IMPLICATION DU PRIVÉ "AU CAS PAR CAS"
Après plusieurs jours de tractations tendues, le président français et la chancelière allemande sont tombés d'accord lors d'une conférence téléphonique organisée dimanche avec le président de la Banque centrale européenne,
Jean-Claude Trichet, le président du Conseil européen,
Herman Van Rompuy, celui de l'Eurogroupe,
Jean-Claude Juncker, et le patron de la Commission européenne,
José Manuel Barroso.
Il est prévu d'inscrire le principe de
"clauses d'action collective" dans les obligations d'Etat, afin d'en revoir les termes en cas de crise, et en agissant
"au cas par cas", selon l'option privilégiée par les Français et la plupart des gouvernements européens.
"C'est un bon accord, de nature à apaiser les marchés", se réjouit-on dans l'entourage du président de la République. La réunion avait été préparée côté français par une série d'entretiens entre M. Sarkozy et les premiers ministres portugais,
José Socrates, espagnol,
José Luis Zapatero, et italien,
Silvio Berlusconi, après un premier coup de fil infructueux avec M
me Merkel, jeudi dernier.
PLAN D'AIDE À L'IRLANDE QUASI-FINALISÉ
Le compromis est survenu tandis que les ministres des finances de la zone euro se réunissaient à Bruxelles pour tenter de se mettre d'accord sur les contours du futur mécanisme de gestion des crises, et finaliser le plan d'aide à l'Irlande. Dans la matinée, le gouvernement irlandais, la Commission européenne et le Fonds monétaire international avaient annoncé un accord sur le programme d'ajustement négocié à Dublin en contrepartie de l'assistance internationale. Le plan d'aide sera de l'ordre de 85 milliards d'euros, dont les deux tiers à la charge des pays de l'Union européenne, le tiers restant étant financé par le FMI.
Au-delà de l'Irlande, la situation d'autres pays fragiles de la zone euro devait être au cœur des discussions dimanche. M. Sarkozy et ses interlocuteurs ont abordé le sujet lors de leur conversation téléphonique :
"Tout le monde est d'accord pour demander des efforts supplémentaires d'austérité au Portugal, mais des doutes existent sur l'opportunité d'un programme d'aide à Lisbonne", résume-t-on à l'Elysée.
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