Ces dernières semaines, les opposants au projet ont dénoncé les relents nauséabonds de la campagne électorale : un ex-juge fédéral qui s’est prononcé contre le projet a été menacé de mort. Des affiches montrant un mouton noir expulsé à coups de pied dans le derrière par des plus blancs que lui ont fleuri, tout comme celles montrant le portrait d’un homme mal rasé, les yeux cachés, avec ce commentaire: "Ivan S., violeur et bientôt suisse?"
Les Suisses approuvent le projet
Rien de choquant aux yeux de Blocher: "Les chiffres globaux pour 2008 parlent de 375 expulsions", expliquait-il ces jours-ci au quotidien Le Nouvelliste, ajoutant que si des cantons "ont adopté une pratique très stricte, à Genève ou à Fribourg, il ne se passe presque rien". Pour les autres partis politiques comme aux yeux de très nombreuses associations, le projet de l’UDC brise un double tabou: "Il va permettre d’expulser des personnes qui ont obtenu le statut de réfugié chez nous et sont menacées de mort dans leur pays d’origine, réfutant en cela le principe de non-refoulement consacré par la Convention européenne des droits de l’Homme et les Nations unies, s’indigne Alain Bovard, juriste à la section suisse d’Amnesty International. Le texte va aussi ignorer les spécificités du délinquant: depuis combien de temps vit-il en Suisse? A-t-il une famille? Celle-ci a-t-elle les moyens de subvenir à ses besoins sans lui? Il fera également fi du principe de gradation des peines: plusieurs condamnations mineures additionnées les unes aux autres conduiront à l’expulsion."Selon l’Office fédéral des migrations, une femme de ménage étrangère travaillant au noir pourrait être expulsée au même titre qu’un violeur multirécidiviste. Un an après avoir obtenu l’interdiction de nouveaux minarets sur le territoire suisse, l’UDC a de grandes chances de l’emporter une nouvelle fois: les derniers sondages créditent sa proposition de 54% d’intentions de vote.
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