Mais chaque jour apporte son lot de nouvelles inquiétantes.
La dernière en date concerne l'un des segments les plus lucratifs du secteur, à savoir la télévision payante, concurrencée désormais elle aussi par la démultiplication de l'offre proposée aux consommateurs, notamment sur internet.
L'enjeu est de taille : télévision, presse et magazine devraient engranger 658 milliards de dollars (près de 500 milliards d'euros) de recettes publicitaires et autres en 2010, selon PricewaterhouseCoopers.
Quelle stratégie adopter dans un monde où les choix sont désormais illimités et où le budget des consommateurs pour la presse et les films se réduit ? La question sera au coeur du sommet organisé par Reuters la semaine prochaine à New York, Londres, Paris, Taipeh et Bombay.
Parmi les dirigeants d'entreprises invités à cette occasion, figurent Chase Carey de News Corp, Jeff Bewkes de Time Warner, Martin Sorrell de WPP, Maurice Lévy de Publicis et Philippe Dauman de Viacom.
Les changements au coeur de l'industrie du jeux vidéo, un secteur qui représente 60,4 milliards de dollars, seront également évoqués par les dirigeants d'Electronic Arts, Activision Blizzard et Take-Two Interactive.
Dans le nouveau modèle de l'information, la course au recrutement de consommateurs en gratuit sur internet, dont l'attention est souvent limitée à quelques secondes et qui génèrent des revenus limités, a cédé la place à la quête de consommateurs prêts à payer pour accéder aux sites du Times of London ou du Sun par exemple.
Cette stratégie a bien marché dans l'univers de la télévision payante pour DirecTV, dont News Corp a été par le passé propriétaire, et pour BSkyB, dont il souhaite prendre le contrôle en totalité.
Le groupe de Rupert Murdoch, qui va encore plus loin dans le payant avec le lancement imminent d'un journal spécialement conçu pour les tablettes, sera imité l'an prochain par le New York Times qui rendra l'accès à son site partiellement payant.
Dans l'univers de la vidéo, les expérimentations de ces dernières années ont fait naître un nouvel acteur puissant, Netflix, dont le succès de l'offre de vidéo à la demande en "streaming", proposée à un prix très inférieur à un abonnement classique de télévision payante, commence à inquiéter.
Même si les opérateurs de télévision payante et les réseaux câblés continuent d'enregistrer une croissance robuste de leurs bénéfices, le spectre d'un "monde sans câble", dans lequel les consommateurs renonceraient à leurs coûteux abonnements de télévision pour les offres défiant toute concurrence du web, donne quelques sueurs froides. Tout comme les deux trimestres d'affilée de pertes de clients pour les entreprises du câble et du satellite aux Etats-Unis, ce qui n'était encore jamais vu, soulignent des analystes.
"Le problème sur le plan financier est que le point d'inflexion est encore très lointain dans le futur", explique Jeffrey Stevenson de la société d'investissement Veronis Suhler Stevenson. "Nous sommes en territoire inconnu".
Ne rien faire n'est pas non plus envisageable. Après avoir assisté à la descente aux enfers de l'industrie du disque puis aux difficultés de la presse papier, les entreprises de médias veulent éviter le même scénario pour la vidéo et les films.
Pour les analystes de Crédit suisse, les acteurs de la télévision payante devront résoudre un épineux dilemme.
Ils risquent peut-être un jour de perdre leur leadership au profit de petits nouveaux comme Netflix, devenu le troisième distributeur de vidéo aux Etats-Unis avec 16 millions d'abonnés, derrière Comcast (23 millions) et DirecTV (18 millions).
Mais alors que Comcast et DirecTV réalisent un revenu moyen par abonné compris entre 70 et 88 dollars, celui de Netflix s'établit à environ 12 dollars.
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