HARMONISER LE MARCHÉ EUROPÉEN DU TRAVAIL
Dominique Strauss-Kahn a pris comme exemple le marché européen du travail, estimant que des réformes nécessaires pourraient être accélérées en harmonisant les législations au sein de la zone euro. "La zone euro ne peut atteindre son véritable potentiel avec un patchwork déroutant de marchés du travail segmentés", a-t-il expliqué. "Il est temps de mettre sur un pied d'égalité les travailleurs européens, notamment en ce qui concerne la taxation de la main-d'œuvre, les systèmes de prestations sociales et de portabilité et les législations sur la protection de l'emploi."
Dominique Strauss-Kahn a également évoqué la question de l'immigration et l'appel de travailleurs étrangers pour combler les besoins en main-d'œuvre : "La croissance à long terme pourrait bénéficier d'une approche moins restrictive concernant l'immigration. (…) Cela a du sens d'avoir recours à l'immigration pour gérer des problèmes de qualification comme cela s'est fait en Amérique du Nord."
RÉFORMER DAVANTAGE LE SECTEUR FINANCIER
Le directeur du FMI a enfin cité la "lenteur de la réparation du secteur financier", ainsi que la nécessaire diversification des sources de croissance des Etats, évoquant notamment la nécessité pour l'Allemagne d'accroître sa demande intérieure. "Les déficits des comptes courants dans certains pays européens vont devoir être réduits, et dans le même temps dans d'autres pays, tels que l'Allemagne la croissance devra être davantage alimentée en interne", a-t-il ajouté.
Les déclarations de Dominique Strauss-Kahn font écho à la "profonde inquiétude" exprimée par le président de la BCE, Jean-Claude Trichet, concernant la durée de la crise, les menaces sur la stabilité de la zone euro et la manière dont les pays gèrent ensemble leurs problèmes économiques et budgétaires.
Jean-Claude Trichet, qui a appelé jeudi lors du congrès de Francfort à un "changement conséquent" du mode de gouvernance européen, avait déjà estimé il y a deux semaines que les réformes proposées par les Etats pour renforcer la discipline budgétaire dans l'Union n'allaient "pas assez loin", au vu "du bond en avant" nécessaire. La BCE redoute notamment l'absence de contrôles et de sanctions automatiques pour les Etats en cas de non-respect des règles budgétaires et d'endettement en zone euro.
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