Aveuglée par une forme aiguë de délire anti-sarkozyste, le PS s’était installé ces dernières semaines sur un petit nuage rose. Le président de la République malmené par le malaise social provoqué par la réforme des retraites, le PS espérait bien capitaliser sur le soutien et la participation de ses ténors à toutes les manifestations.
Martine Aubry et Ségolène Royal s’en donnèrent à cœur joie. La préparation du programme sur l’égalité réelle imprudemment confiée par la première secrétaire à son porte-parole Benoît Hamon allait déboucher sur le tome 2 du fameux « Changer la vie » de François Mitterrand en 1981 et la désignation du futur adversaire socialiste de M. Sarkozy à l’élection présidentielle pouvait prendre son temps. Un rêve passait sur la rue de Solferino.
Malheureusement pour Martine Aubry, les nuages noirs n’ont pas tardé. La réforme des retraites a été promulguée et la majorité des Français la croient irréversible, même en cas de défaite de la droite en 2012. Le catalogue signé Hamon ressemble plus à la hotte du Père Noël qu’à un programme de gouvernement crédible. Multiplier les crèches, rendre les étudiants autonomes financièrement, résoudre la crise du logement, abaisser les loyers, augmenter les salaires, faire payer les riches : cela ressemble davantage à l’économie de Marchais qu’à l’économie de marché en crise mondiale.
La sanction par les sondages a été brutale : la dernière enquête Harris interactive ne donne que 20 % des voix à Mme Aubry au premier tour au moment où le président de la République était au sommet de l’impopularité.
Dans ces conditions et face au dispositif de combat mis en ordre par l’Elysée ces derniers jours, le PS peut-il attendre l’automne 2011, soit encore douze mois pour connaître son candidat ? Ce calendrier acadabrantesque avait pour objectif affiché de permettre à Dominique Strauss-Kahn de finir son mandat au FMI et pour objectif caché de permettre à Martine Aubry de s’imposer comme la candidate incontournable.
C’est tout le contraire, et DSK, reçu en grande pompe à l’Elysée par le président de la République, progresse lentement mais sûrement.
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