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vendredi 19 novembre 2010

La zone euro pousse le Royaume-Uni à aider lui aussi l'Irlande

Bruxelles, bureau européen - Klaus Regling, le directeur général du Fonds européen de stabilité financière (FESF), plaide pour une intervention du Royaume-Uni en Irlande, aux côtés des pays de la zone euro. Tandis qu'il se prépare à lever des fonds pour prêter de l'argent aux Irlandais, ce haut fonctionnaire allemand estime, dans un entretien au Monde et à plusieurs journaux européens, qu'un tel soutien est "une idée intéressante étant donné les liens économiques et financiers qui existent entre les deux pays".

Les banques britanniques sont les plus exposées aux difficultés du secteur bancaire irlandais, plombé par l'éclatement de la bulle immobilière. George Osborne, le ministre britannique des finances, a déjà promis que son pays soutiendrait l'Irlande, mais sans préciser ses intentions. M. Regling indique que la perspective d'une contribution spécifique du Royaume-Uni "serait également bonne pour faciliter l'adhésion des opinions publiques dans d'autres pays envers l'idée d'un sauvetage de l'Irlande. (...) Je ne parle par seulement de l'Allemagne, mais aussi de la Finlande ou des Pays-Bas".
LE ROYAUME-UNI À L'ÉCART
D'après le patron du FESF, principal mécanisme d'assistance à la disposition des Européens pour agir, "différentes options seraient possibles". Le gouvernement de David Cameron pourrait apporter "soit un soutien au FESF, soit une association renforcée au fonds communautaire géré par la Commission, soit un prêt bilatéral".
Le Royaume-Uni a tenu depuis sa création à rester à l'écart du FESF, mis en place depuis mai 2010 par les seuls pays de la zone euro. "Ce qui importe, c'est surtout le montant" de la contribution britannique, juge M. Regling. La mission de la Commission et de la Banque centrale européenne devrait durer deux semaines, avant qu'une décision soit prise sur les modalités d'une aide à l'Irlande.
Pour défendre l'idée d'une intervention de la zone euro, "il faut bien comprendre qu'il ne s'agit pas de transfert budgétaire, ni de dons. Il s'agit de garanties qui permettent de lever de l'argent pour prêter aux pays concernés", argumente M. Regling. "Cela va générer des gains pour les budgets de chaque pays participant, sous forme de marge d'intérêt. Le risque de défaut d'un pays de la zone euro est surestimé par les marchés. Seuls des pays comme le Soudan ou le Zimbabwe n'ont pas réussi à rembourser une assistance financière internationale."

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