Voyeurisme
Que de bruit autour de WikiLeaks, ce site internet qui s’est spécialisé dans les divulgations de prétendus secrets d’État ! Il y a même beaucoup plus de bruit que de révélations. Apprendre que les diplomates américains trouvaient Nicolas Sarkozy « nerveux » et « agressif » après son divorce n’est pas un scoop ! Les journalistes n’ont pas eu besoin de fouiller dans les poubelles de l’ambassade des États-Unis pour s’en rendre compte. Tout comme ils n’ont pas eu besoin de la confirmation de l’ambassadeur pour constater que le président de la République avait aligné, dès son élection, et sans nuance, la politique de la France sur celle de George W. Bush. Les « révélations » de WikiLeaks ont été commentées, en temps réel, dans les journaux du monde entier, et notamment dans « Le Monde », qui feint d’oublier ses propres analyses pour mieux vendre la soupe dont il a obtenu l’exclusivité française.
La principale leçon qui émerge de ce magma – ce n’est pas une surprise non plus — est que le travail des diplomates consiste, pour une bonne part, à traduire et à résumer les articles des journaux des pays où ils sont en poste, puis à y coller le tampon « confidentiel ».
Comment expliquer alors l’émotion frisant l’hystérie qui s’est emparée des gouvernements ? Le contenu des dépêches n’y est pas pour grand-chose. C’est le fait même de s’introduire dans les arrière-salles des ambassades qui fait scandale, et Paris est visiblement parmi les capitales les plus chatouilleuses sur le sujet. Éric Besson, qui vient de passer de l’Intérieur à l’Économie numérique, a traité WikiLeaks de site « criminel ». Rien que ça. Les réflexes et le langage acquis au temps où le transfuge du PS s’occupait de l’immigration restent vivaces.
Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks, affirme avoir été menacé de mort. Il ne mérite ni cette indignité, ni la stature de héros que certains aimeraient lui confectionner. S’appuyant sur quelques scoops réels (mais limités) concernant les guerres en Irak et en Afghanistan, WikiLeaks a glissé vers le voyeurisme pur et simple. Le site est plus proche de la téléréalité que des confidences politiques. Nous, on le prendra au sérieux le jour où il présentera les vrais dessous de l’affaire Karachi. Pas à coups de compilations d’articles de presse ou d’états d’âmes diplomatiques, mais avec des documents véritablement secrets.
Que de bruit autour de WikiLeaks, ce site internet qui s’est spécialisé dans les divulgations de prétendus secrets d’État ! Il y a même beaucoup plus de bruit que de révélations. Apprendre que les diplomates américains trouvaient Nicolas Sarkozy « nerveux » et « agressif » après son divorce n’est pas un scoop ! Les journalistes n’ont pas eu besoin de fouiller dans les poubelles de l’ambassade des États-Unis pour s’en rendre compte. Tout comme ils n’ont pas eu besoin de la confirmation de l’ambassadeur pour constater que le président de la République avait aligné, dès son élection, et sans nuance, la politique de la France sur celle de George W. Bush. Les « révélations » de WikiLeaks ont été commentées, en temps réel, dans les journaux du monde entier, et notamment dans « Le Monde », qui feint d’oublier ses propres analyses pour mieux vendre la soupe dont il a obtenu l’exclusivité française.
La principale leçon qui émerge de ce magma – ce n’est pas une surprise non plus — est que le travail des diplomates consiste, pour une bonne part, à traduire et à résumer les articles des journaux des pays où ils sont en poste, puis à y coller le tampon « confidentiel ».
Comment expliquer alors l’émotion frisant l’hystérie qui s’est emparée des gouvernements ? Le contenu des dépêches n’y est pas pour grand-chose. C’est le fait même de s’introduire dans les arrière-salles des ambassades qui fait scandale, et Paris est visiblement parmi les capitales les plus chatouilleuses sur le sujet. Éric Besson, qui vient de passer de l’Intérieur à l’Économie numérique, a traité WikiLeaks de site « criminel ». Rien que ça. Les réflexes et le langage acquis au temps où le transfuge du PS s’occupait de l’immigration restent vivaces.
Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks, affirme avoir été menacé de mort. Il ne mérite ni cette indignité, ni la stature de héros que certains aimeraient lui confectionner. S’appuyant sur quelques scoops réels (mais limités) concernant les guerres en Irak et en Afghanistan, WikiLeaks a glissé vers le voyeurisme pur et simple. Le site est plus proche de la téléréalité que des confidences politiques. Nous, on le prendra au sérieux le jour où il présentera les vrais dessous de l’affaire Karachi. Pas à coups de compilations d’articles de presse ou d’états d’âmes diplomatiques, mais avec des documents véritablement secrets.
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