Il aura donc fallu les propos inquiétants prononcés sur CNBC la semaine dernière par la Cassandre en chef, Nouriel Roubini – des prévisions pessimistes reprises fissa dans les journaux anglo-saxons – quant à la capacité de l'hexagone, vu son déficit budgétaire et ses difficultés à se réformer, à rembourser sa dette, pour qu'on se mette à penser, en France, que le pays, lui aussi, pourrait être à son tour concerné par la crise de la zone euro.
Dimanche, alors que le Journal Du Dimanche faisait sa une sur "Crise financière : la France menacée", l'Elysée, se fendait dans l'après midi même d'un communiqué qui en substance, expliquait que, non, le pays n'était pas sur la liste des prochains pays à se casser la margoulette, que nous n'étions pas "grâce au ciel" dans la même catégorie que la Grèce ou l'Irlande, contrairement à ce que laissaient entendre les oiseaux de mauvais augure. "Les taux d'intérêt, à la différence de ce qui s'est passé avec l'Irlande, le Portugal et la Grèce, n'ont pas bondi (...) les taux d'intérêt français ont même un peu tendance en valeur absolue à baisser, plutôt qu'à monter". "Je ne crois pas que ce genre de titre sur la base de simples indications de marché corresponde à la réalité" indiquait une source à la présidence de la République .
Et pour mieux se rassurer, Les Echos ont publié le 1er décembre une interview de Deven Sharma, le président de Standard & Poor's, l'une des impitoyables agences de notation, celles qui depuis la crise grecque font la pluie et le beau temps sur les marchés. Parce que depuis plusieurs jours, explique le quotidien, des rumeurs circulent sur les marchés évoquant un prochain placement de la note de la France sous surveillance négative par Standard & Poor's. Mais rassurons-nous, la "France mérite sa note AAA à l'heure actuelle" a déclaré, magnanime, Deven Sharma.
Enfin le 1er décembre, Christine Lagarde, ministre de l'Economie qui présentait à la presse ses priorités pour les prochains 18 mois, affichait un optimisme sans faille quant à la viabilité du modèle économique français capable de recréer des emplois depuis début 2010.
Autant d'affirmations positives pour rassurer les marchés et surtout les électeurs français sur l'extraordinaire capacité de l'hexagone à passer à côté de l'énorme tempête.
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