Dominique Strauss-Kahn va-t-il quitter la tête du FMI pour briguer la candidature socialiste à l'élection présidentielle de 2012? Le directeur général de l'institution internationale a en tout cas évoqué pour la première fois sa succession, souhaitant une rupture historique.
samedi 4 décembre 2010
DSK évoque sa succession
Quand Dominique Strauss-Kahn prend la parole, chaque mot est analysé. En déplacement en Inde, pour un colloque jeudi à New Delhi, le directeur général du FMI a fait dans le classique: il ne faut pas "sous-estimer l'importance de la crise" dans la zone Euro; la croissance économique du sous-continent indien s'approche des prévisions du FMI et elle est même "incroyable". Il en a aussi profité pour évoquer sa… succession. Le prochain directeur général de l'institution ne devrait être ni un Européen, ni un Américain du Nord, a-t-il estimé, selon plusieurs médias financiers.
Le terme du mandat de Strauss-Kahn est fixé à 2012 et la date approche, certes, mais cette déclaration ne manquera pas d'alimenter les soupçons d'un retour à la politique française pour l'ancien ministre de l'Economie. Car Ségolène Royal, qui l'avait battu dans la course aux primaires en 2006, s'est déclarée lundi et, depuis, ni DSK, ni Martine Aubry ne se sont exprimés.
Depuis leur création après la seconde guerre mondiale, le FMI et la Banque mondiale sont dirigés soit par des Européens, soit par des Américains. Rien d'officiel dans ces choix, mais un accord informel entre les deux grandes puissances. DSK, en penchant pour un changement dans la méthode de nomination, ne propose rien de très révolutionnaire. Jean-Claude Juncker, chef des ministres des Finances de la zone euro, qui a proposé la candidature du Français en 2007, a également plaidé de nombreuses fois pour que le prochain dirigeant vienne d'un autre continent. Et la presse internationale a déjà ouvert les paris en analysant de probables candidats chinois, indiens ou d'Amérique latine.
Reste que DSK n'a toujours pas donné d'indications claires quant à son futur. "Dans certaines circonstances, je pourrais me reposer cette question", glissait-il en février dernier sur RTL quant à une éventuelle candidature aux primaires socialistes. "Je vais mener mon mandat comme directeur du FMI jusqu'à son terme", lâchait-il y a deux semaines dans le magazine allemand Stern . Une indécision qui pourrait avoir des répercussions au sein du FMI: si DSK part dans les prochains mois, il sera très dur d'engager un long débat pour savoir quel candidat non-européen et non-américain le remplacera. Une instabilité impossible en pleine crise économique mondiale.
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