TOUT EST DIT

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samedi 4 décembre 2010

Pourquoi notre démocratie a besoin de plus transparence

WikiLeaks irait-il trop loin ? Nos institutions françaises sont encore loin du niveau de transparence d’autres grands pays. Peut-être devrions nous profiter du remaniement ministériel pour nommer Julian Assange "Ministre de la transparence".
La semaine a été parcourue de dépêches concernant Wikileaks. Tandis que ministres et éditorialistes dénonçaient les excès de la transparence, il était de bon ton de dire que trop de transparence nuirait à la confiance, ne permettrait pas le bon fonctionnement des institutions -- on pourrait citer par exemple l’effet de la publication des délibérations de la Reserve fédérale américaine sur ses décisions.

Mais en comparant la transparence du gouvernement américain et la transparence du gouvernement français, nous faisons un raccourci saisissant. Car, sait-on que :

• De mon bureau, je peux accéder a des millions de données de criminalité américaine du FBI géolocalisées ? Que je peux connaitre les résultats scolaires des 90.000 établissements américains, leur encadrement, en quelques minutes ?
• Que le Freedom Of Information Act me permet potentiellement d’accéder a bien plus d’informations encore par une simple demande ?
• Que le gouvernement britannique vient de mettre en place un système unique de diffusion nationale de l’information, sur data.gov.uk ? Qui permet d’accéder a une quantité de données administratives de façon libre ?
• Que je peux librement consulter la liste des contributions financières des personnes privées en faveur des candidats au Congrès américain ?
• Qu’il est possible de consulter la déclaration d’impôts de tous les citoyens suédois ?

Tandis que

• La crédibilité de notre INSEE a été injustement entamée dans ces dernières années. On pensera à la remise en cause de ses statistiques du chômage, alors que l’INSEE est la seule institution - avec Pôle Emploi - qui permet d’établir ces chiffres ; le ministère du travail n’en étant qu’un simple relais. Nous n’avons pas suffisamment soutenu la validité de l’indice des prix.
• Le ministère de l’éducation nationale ne fait pas remonter les évaluations nationales des élèves à l’administration centrale. Il est difficile d’évaluer les inégalités territoriales en matière d’éducation, de savoir quels sont les bons établissements (à tous les niveaux).
• Que nous ne savons encore que peu de choses sur le logement, les prisons, sauf lorsque les données sont diffusées à des personnes privilégiées qui ont pu, par leur réseau, obtenir ces fichiers ?
• Que la France n’a pas encore d’équivalent du Freedom Of Information Act ?

L’opacité est encore de mise.

Le droit à l’information fait partie des droits fondamentaux. La transparence et la qualité de nos outils statistiques sont essentiels, et l’INSEE peut faire partie de ce socle fondamental de notre démocratie. Le droit à l’information est un fondement de la liberté et d’un vote eclairé.

Diffuser l’information est un pas que toutes les grandes nations ont franchi. Il est plus qu’urgent que la France fasse un effort pour développer une information et une transparence de qualité. La crédibilité des institutions et la compréhension de notre société sont jeu.

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