samedi 4 décembre 2010
Côte d'Ivoire: Le monde vote Ouattara
Vendredi soir, Alassane Ouattara s’est déclaré vainqueur de l’élection présidentielle ivoirienne. Il a le soutien de la France - pour la première fois -, de l’Union européenne et de l’ONU. Pas de quoi, toutefois, faire fléchir le sortant, Laurent Gbagbo, reconduit un peu plus tôt dans ses fonctions par le Conseil constitutionnel de son pays.
Le feuilleton de l’élection présidentielle ivoirienne est loin d’être terminé. Alassane Ouattara s’est proclamé vendredi soir vainqueur, avec le soutien des ex-rebelles des Forces libres. Jeudi, il a bien été reconnu comme tel par la Commission électorale indépendante (CEI), avec un score confortable de 54,1% des voix. Mais c'était avant que le Conseil constitutionnel, à la botte de Laurent Gbagbo, n'en décide autrement. Dans la journée, les "Sages" ivoiriens ont en effet donné la victoire au président sortant, avec 51% des suffrages en sa faveur.
Un succès électoral loin de faire l'unanimité, donc, à l'intérieur, mais également à l'extérieur des frontières, toujours fermées, du pays. Vendredi soir, Alassane Ouattara a ainsi reçu le soutien appuyé du secrétaire général de l’ONU, qui le “félicite (...) pour son élection et invite le président-élu à œuvrer à une paix durable, à la stabilité et à la réconciliation en Côte d'Ivoire”. L’Union européenne, et sa haute représentante pour les Affaires étrangères, Catherine Ashton, lui a emboîté le pas. Enfin, et en attendant peut-être un message de Washington, c'était au tour de Nicolas Sarkozy, en toute fin de soirée, de féliciter, dans un communiqué transmis par l'Élysée, "le président élu" Alassane Ouattara. Pour la première fois depuis le début du scrutin, Paris a donc choisi son camp.
Pas de quoi, pour autant, faire fléchir le camp Gbagbo. Alors que les rumeurs d'investiture dès samedi courent dans le pays, Alcide Djédja, conseiller présidentiel et représentant de la Côte d'Ivoire aux Nations unies, a menacé d'expulsion le représentant de l'ONU dans le pays. "C'est la dernière fois que M. (Y.J.) Choi se comporte de cette manière. Nous le surveillons. La prochaine fois nous lui demanderons de partir immédiatement", a déclaré le diplomate. "La Côte d'Ivoire est souveraine (...) Nous n'accepterons jamais qu'un fonctionnaire se comporte ainsi dans un pays souverain", a-t-il ajouté au cours d'une allocution à la télévision publique.
Face à cette escalade - verbale pour l'heure - l’Union africaine (UA) s’est déclarée très préoccupée par la situation ivoirienne. L’organisation régionale a demandé aux deux camps de respecter la volonté du peuple et le résultat de l’élection présidentielle. “Tout autre attitude risque de plonger la Côte d’Ivoire dans une crise aux conséquences incalculables pour le pays, ainsi que pour la région et l’ensemble du continent”, indique l’UA dans un communiqué. De son côté, Ban Ki-moon a par ailleurs invité “le président Laurent Gbagbo à faire sa part pour le bien du pays et à coopérer à une transition politique en douceur dans le pays". Rien n'indique qu'il sera entendu.
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