TOUT EST DIT

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jeudi 30 décembre 2010

Impuissance 

Les intempéries des dernières semaines n’ont pas seulement perturbé la France. À Londres, à Francfort, à Bruxelles, à Moscou, à New York, les aéroports ont été bloqués dans un épouvantable chaos, les routes embouteillées et les trains annulés ou retardés, souvent de plusieurs heures. Des dizaines de milliers d’Européens et d’Américains ont été (ou sont encore) privés d’électricité. Bref, c’est la chienlit partout, même en Russie et au Canada, où l’on a pourtant l’habitude des chutes de neige massives.

Chaque gouvernement réagit comme il peut, ou plus exactement… comme il ne peut pas. Brice Hortefeux détient le pompon de l’humour involontaire, quand il affirme que « ce qui pose problème, ce sont les routes quand elles sont inclinées ». Rendons cependant justice à notre ministre de l’Intérieur : Michael Bloomberg, le maire de New York, ne fait pas mieux, en remarquant : « La situation est mauvaise, personne ne dit que c’est facile. » Si l’on organisait le concours du dirigeant le plus impuissant, il y aurait du monde à lutter pour le podium, à commencer par Poutine, qui masque les faiblesses de sa propre administration en attaquant les services chargés d’assurer le fonctionnement des aéroports. Fillon s’en était pris pour sa part aux prévisions de Météo France…

En vérité, tout le monde a été dépassé, pour deux grandes raisons : la première, c’est que la nature reste la plus forte ; la seconde tient au démantèlement, partout dans le monde, d’une structure sociale s’articulant autour des services publics. Que ce soit sur les routes, sur les rails ou dans le transport aérien, tout est segmenté et livré à la concurrence : autoroutes concédées, traitement des bagages sous-traité… La puissance publique, elle, est réduite au minimum. À New York, où des quartiers entiers n’ont jamais été déneigés, 400 postes d’agents municipaux ont été perdus ces dernières années…

La Commission européenne ne manque pas de toupet quand elle se fâche contre la gestion de la crise par les aéroports. C’est pourtant Bruxelles qui a « libéralisé » le ciel européen et qui pousse à la même concurrence dans les chemins de fer. Les clients ne sont plus considérés comme des citoyens, mais comme du gibier qu’il s’agit de capturer, afin de faire tourner l’économie, érigée en nouveau veau d’or. On s’aperçoit aujourd’hui que l’économie a aussi besoin de services publics performants.

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