Facebook a dépassé Yahoo. Le réseau social est désormais le troisième site Internet le plus visité au monde, derrière Google et Microsoft. Ce succès montre que ce n’est pas un gadget, comme le furent tant d’autres sites qui connurent une brève heure de gloire. Avec Facebook, on rentre tout simplement dans la quatrième dimension.
Flash back : La formidable révolution de l’information que nous vivons aujourd’hui a commencé il y a plus d’un demi-siècle avec IBM. IBM fabriquait une machine, l’ordinateur. Et puis il y a eu la deuxième dimension. C’était Microsoft, qui fabrique depuis trois décennies un logiciel qui permet de piloter les micro-ordinateurs : c’est donc l’homme face à la machine. Est venu ensuite la troisième dimension, avec l’émergence d’Internet : c’était l’homme face à une immense montagne de données. Pour s’y retrouver, il a fallu des systèmes de recherche comme Yahoo puis Google. On a cru que ça allait s’arrêter là. Mais Facebook est arrivé. Ce n’est plus l’homme face à la machine ou à l’information, mais l’homme face à d’autres hommes, avec toute la puissance d’un réseau électronique. Et c’est donc le plus important.
Pourtant, au départ, Facebook n’était qu’un trombinoscope d’étudiants. L’histoire a été racontée dans le film « The social Network ». Mark Zuckerberg, étudiant à l’université de Harvard, avait créé un annuaire électronique. Son but à lui, c’était rencontrer des filles. Chacun pouvait y mettre sa photo, indiquer ses goûts musicaux, ses amis, ses sites préférés, puis ses vidéos cultes. Mais ce système correspondait à un tel besoin qu’il a très vite dépassé les murs de l’université. En à peine six ans, il est passé de 0 à près de 700 millions d’utilisateurs.
700 millions ! Jamais un service ne s’était développé aussi vite. Il brouille la frontière entre vie privée et vie publique. Et il bouscule les repères d’Internet. Beaucoup de gens ont par exemple aujourd’hui une adresse électronique. Il y a dix ans, c’était branché. Aujourd’hui, c’est ringard. Les jeunes n’en ont plus. Tout passe par Facebook ! Et Mark Zuckerberg, qui a aujourd’hui 26 ans, a été désigné homme de l’année par nos confrères du magazine "Time".
Reste la question de l’argent. Comment en gagner avec un trombinoscope ? La réponse est la même que Google : par la publicité. Le site collecte beaucoup d’informations auprès de ses utilisateurs. Et à partir de ces informations, il propose des bannières de pub aux annonceurs. Son chiffre d’affaires sera de l’ordre de 1,5 milliard de dollars cette année, mais beaucoup de professionnels estiment que le potentiel est énorme. L’entreprise vaudrait aujourd’hui entre 35 et 40 milliards de dollars, autant par exemple que la Société générale.
Et ses dirigeants rêvent d’aller beaucoup plus loin.Comme Google, ils voudraient forger la plaque tournante d’internet. Pour ça, ils s’efforcent de capter les internautes, de leur faire passer de plus en plus de temps dans les mailles de leur réseau. Aux Etats-Unis, chaque Américain branché passe déjà en moyenne un quart d’heure par jour sur Facebook. Au fond, Mark Zuckerberg rêve de nous faire vivre dans son univers, qui finirait par se confondre avec l’Internet tout entier. Mais Internet a fonctionné jusqu’à présent sur une logique d’ouverture. Rien n’est joué !
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