TOUT EST DIT

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lundi 8 novembre 2010

PS - Plus Strauss-Kahn se tait, plus sa cote monte

Pour les sympathisants socialistes comme pour les Français en général, DSK apparaît aujourd’hui, et de loin, comme le meilleur candidat du PS pour 2012.
Un plébiscite. Plus que jamais, Dominique Strauss-Kahn « écrase » – sur le papier – ses rivaux potentiels aux primaires socialistes, selon le sondage Ifop réalisé pour France-Soir. Pour 52 % des Français, face à Martine Aubry, Ségolène Royal ou François Hollande, c’est lui qui a le plus « l’étoffe » d’un président de la République : Martine Aubry, qui arrive en seconde position, est citée par… 8 % seulement des sondés. Même chez les sympathisants du PS, l’avance de DSK est, en l’état, sans appel : il distance Aubry de 50 points ! Des résultats qui seront sans nul doute analysés de près lors du conseil national du parti qui se réunit demain à l’Assemblée nationale pour valider le volet « lutte contre les inégalités » du projet présidentiel de celui ou de celle qui sera « le » candidat de la gauche en 2012.
Selon notre sondage, 62 % des socialistes considèrent Dominique Strauss-Kahn comme le plus capable de faire gagner la gauche en 2012, contre 22 % pour la première secrétaire du PS, 8 % pour Ségolène Royal et 5 % pour François Hollande. C’est sûrement là, d’ailleurs, la clé du succès du patron du FMI, analyse Frédéric Dabi, directeur du département Opinion de l’Ifop.
« Le peuple de gauche sort amer de la réforme des retraites. Il y a un rejet très fort de Sarkozy. Dès lors, celui qui a le plus de chances de le battre est plébiscité », explique-t-il. Dans une sorte de réflexe de « vote utile » avant l’heure, ils font donc bloc autour de celui qui apparaît comme le meilleur champion face au président sortant. Et tant pis si, pourtant, beaucoup le jugent « moins fidèle » aux idées et valeurs de gauche qu’une Martine Aubry – considérée comme la meilleure sur ce plan-là – et même, fait nouveau, qu’un François Hollande.

Comme Delors, en 1994…

Un vrai phénomène, qui rappelle furieusement le cas de Jacques Delors fin 1994. Le peuple de gauche, déboussolé, plébiscitait alors, puisque François Mitterrand n’allait pas se représenter, celui qui apparaissait comme un recours, le seul capable, disait-on déjà, de gagner la présidentielle. Finalement, on s’en souvient, l’ancien président de la Commission européenne avait jeté l’éponge in extremis, et renoncé à se présenter. Aujourd’hui encore, le suspens est réel : Dominique Strauss-Kahn prendra-t-il le risque d’être candidat, ou préférera-t-il rester à la tête du FMI ? S’il renonçait finalement à s’élancer, alors tous les espoirs seraient permis pour ses concurrents, tant le jeu paraît ouvert derrière lui. Certes, Martine Aubry a un léger avantage sur ses concurrents. Mais l’ancien Premier secrétaire du PS François Hollande, à qui personne ne croyait, talonne désormais l’ex-candidate à la présidentielle Ségolène Royal.
Vendredi, DSK retrouvera Nicolas Sarkozy au sommet du G20 à Séoul. Les deux hommes vont beaucoup se fréquenter dans les mois qui viennent, le président français s’apprêtant à prendre (pour un an) les rênes du G8 et du G20. L’image ne manquera pas de renforcer la stature de présidentiable du patron du FMI. En attendant qu’il se décide à dévoiler ses intentions, donc à dire franchement ce qu’il veut et ne veut pas.

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