TOUT EST DIT

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lundi 8 novembre 2010

Forcément Fillon


Fillon, acte II ! C'est une presque certitude que pour la première fois sous la Ve République un Premier ministre nommé va réussir à imposer son maintien à Matignon. Car nul ne doute que Nicolas Sarkozy, agacé par la popularité de ce provincial bien campé sur ses valeurs et respecté pour ses comportements, voulait s'en défaire. Il le lui avait signifié et François Fillon avait alors choisi de faire entendre publiquement sa différence. Le Premier ministre était partant il y a huit jours. Mais sous la pression de la majorité qui n'a confiance qu'en lui et ne veut pas boire la coupe jusqu'au bout de l'amertume, il va rester comme le lui a proposé Nicolas Sarkozy malgré les tensions entre les deux hommes. Ce nouveau bail ne pourra pas ressembler au précédent marqué par une omni-présidence parfois humiliante pour le collaborateur.


Un glissement de pouvoir vers Matignon est inévitable, François Fillon imposant, c'est sûr, quelques exigences dont il a posé les jalons dans ses récents discours. Et sa réaction était dure contre la gestion du remaniement par Nicolas Sarkozy lorsqu'elle soulignait que le temps n'est plus aux visées tacticiennes. Elle démontrait aussi que l'arrivée de Jean-Louis Borloo n'est plus guère possible. Le risque d'être isolé aura donc été plus fort chez François Fillon que le possible dévissage de sa relation avec Nicolas Sarkozy. Le calcul est bien lisible : en restant il s'évite le trou noir de l'après-Matignon.


Le paradoxe du tourbillon déclenché par le chef de l'État avec son annonce prématurée, c'est qu'il a fait prendre du poids à son Premier ministre. Il l'a rendu encore plus rassurant pour la majorité piétinée par le rappel de François Baroin, le chiraquien, l'apparition du villepiniste Bruno Le Maire et par le numéro avec l'imprévisible Borloo, assimilable à l'ex-UDF.


Le cap maintenu et la rigueur sans faux nez, François Fillon devra aussi tenter d'obtenir un remaniement à l'Élysée et relancer ses équipes à Matignon. S'il ne parvient pas à corriger la suractivité de Nicolas Sarkozy, le Premier ministre se condamne à terme dans son rôle de recours. Mais il condamne aussi le président de la République qui n'aura pas réussi à donner l'impulsion qu'il souhaitait à sa fin de quinquennat.

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